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Le 17 mai se déroulera l’élection du président du parti Les Républicains (LR). Deux hommes aux idées extrêmement semblables s’affrontent : Bruno Retailleau [ministre de l’intérieur] et Laurent Wauquiez [député de la Haute-Loire], qui défendent depuis plusieurs mois une ligne assimilable à celle de la droite conservatrice, aux accents illibéraux, voire autoritaires.
Les intéressés insistent cependant sur ce qui fonderait leur singularité afin de séduire les adhérents du parti qui fut longtemps celui de la droite traditionnelle. Bruno Retailleau se revendique ainsi d’un « libéralisme conservateur », avec un angle religieux assumé (tel un François Fillon en son temps), tandis que Laurent Wauquiez adopte une posture populiste (entendu dans son discours comme étant proche d’un « peuple » avec lequel il possède bien peu de choses en commun, tant il est un pur produit de l’élite sociale et professionnelle française).
Depuis de longues années, les responsables LR n’avaient de cesse de convoquer le général de Gaulle et le gaullisme pour se légitimer. Cela fut particulièrement criant lors de l’élection présidentielle et de l’élection à la présidence du parti en 2022. Or, depuis l’automne 2024, les invocations de l’homme du 18-Juin se font beaucoup plus rares. S’ils répondent toujours par l’affirmative lorsqu’on leur demande s’ils sont gaullistes, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ne passent plus leur temps à le clamer haut et fort. La figure du Général, longtemps incontournable au sein de la droite française, aurait-elle perdu de son éclat ?
Lassitude des militants
Cette éclipse, sans doute momentanée, semble motivée par un objectif électoral : l’identification plausible d’une certaine lassitude des militants et électeurs après la surenchère gaulliste de 2022 et la nécessité des deux candidats de se démarquer. Cependant, elle correspond aussi à une réalité dans une famille politique dont le caractère gaulliste est désormais assez contestable.
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