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La crise humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par près de vingt-deux mois d’offensive israélienne « a atteint un tournant alarmant et mortel », conclut le rapport IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) publié mardi 29 juillet. Le « pire scénario de famine est en cours dans la bande de Gaza » en raison de l’intensification des combats, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l’aide humanitaire, alerte ce rapport de l’organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU.

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« Plus de 20 000 enfants ont été traités contre la malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet, dont plus de 3 000 souffraient de malnutrition sévère » ajoute l’IPC. Les hôpitaux ont signalé au moins seize décès d’enfants de moins de cinq ans depuis le 17 juillet, selon le rapport.

Les largages aériens de vivres récemment autorisés par Israël « ne seront pas suffisants pour inverser la catastrophe humanitaire », avertit le document, selon qui ces parachutages sont plus coûteux, moins efficaces et plus dangereux que les acheminements par la route.

Entretemps, les autorités israéliennes ont annoncé que les aides transportées par plus de 200 camions avaient été distribuées, lundi, par l’ONU et des agences humanitaires à Gaza. Environ 260 autres camions ont été autorisés à entrer à Gaza pour décharger les aides aux points de collecte, alors que quatre camions-citernes de l’ONU ont transporté du carburant, selon elles.

« Une personne sur trois passe plusieurs jours sans rien manger »

L’ONU a dit qu’il fallait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour subvenir aux besoins immenses de la population palestinienne. Le chef de l’institution, Antonio Guterres, s’est félicité « de l’allègement des restrictions à l’aide humanitaire vitale, mais cela est loin d’être la solution pour mettre fin au cauchemar ». Pour la porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU , Olga Cherevko, « il faudra du temps pour déterminer si [les mesures israéliennes] font une différence sur le terrain ».

« Les dernières données indiquent que les seuils de famine ont été atteints (…) dans la majeure partie de la bande de Gaza », poursuit mardi l’IPC dans son rapport, selon lequel « une personne sur trois passe plusieurs jours sans rien manger ».

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En mai dernier, le consortium, qui détermine le niveau d’insécurité alimentaire selon cinq niveaux, avait classé 1,95 million d’habitants de la bande de Gaza (93 % du total) en situation de « crise » (niveau 3), dont 925 000 en niveau 4 (urgence) et 244 000 en situation de catastrophe (niveau 5). Une nouvelle analyse chiffrée de la situation est en cours, précise le rapport.

Cette alerte IPC est lancée au moment où les Nations Unies ont mis en garde contre toute utilisation de la faim comme arme de guerre, et que la pression internationale s’accentue sur Israël pour qu’il mette fin à son blocus total de Gaza imposé en mars.

« Ne pas agir maintenant entraînera des morts massives »

« Une action immédiate et à grande échelle est nécessaire pour mettre fin aux hostilités et permettre un accès humanitaire sans entrave », plaide le consortium. « Ne pas agir maintenant entraînera des morts massives dans une grande partie de la bande de Gaza », avertit-il.

L’armée israélienne a annoncé dimanche une pause limitée dans son offensive dans la bande de Gaza, où des agences internationales ont recommencé à distribuer de l’aide humanitaire pour la première fois depuis des mois. Mais Israël a poursuivi son offensive hors des heures et des zones concernées par cette « pause tactique » quotidienne de 10 heures à 20 heures (de 9 à 19 heures à Paris) dans certaines zones.

Mais Benyamin Nétanyahou a réaffirmé dimanche qu’« il n’y a pas de politique de famine à Gaza » et qu’« il n’y a pas de famine à Gaza ».

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Le Monde avec AFP

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