Dans « Je le jure », Samuel Theis filme un homme déclassé, en Moselle, qui se retrouve juré d’assises

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Voici le film « abîmé », selon la formule consacrée, de Samuel Theis, Je le jure, qui arrive en salle accompagné d’un texte résumant l’affaire en cours : en juillet 2023, le cinéaste a été accusé de viol par un technicien, alors qu’il restait trois semaines de tournage. L’enquête judiciaire se poursuit, le réalisateur a le statut de témoin assisté et bénéficie de la présomption d’innocence. Samuel Theis a été écarté de la promotion de son troisième long-métrage, dont il a terminé le tournage à distance, dans une pièce séparée des acteurs.

Rendre transparente cette histoire, tout en sortant cette fiction, pour ne pas gâcher le travail collectif, c’est la voie qu’ont trouvée la productrice Caroline Bonmarchand, la distributrice Alexandra Henochsberg et l’avocate Marie Dosé. Dans un autre cas de figure, le film de Jacques Doillon, CE2, qui devait sortir en mars 2024, est passé à la trappe : le producteur Bruno Pesery a fini par renoncer, devant la levée de boucliers (notamment d’acteurs du film), Doillon ayant été accusé par Judith Godrèche de viol sur mineure, sur le tournage de La Fille de 15 ans (1989).

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