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La vitalité du théâtre documentaire passerait-elle par des esthétiques minimales dont la force de frappe tient précisément à leur absence d’esbroufe ? A la Maison de la culture de Bobigny (MC93), Simon Roth, issu de la promotion 2022 du Conservatoire national supérieur d’art dramatique à Paris, deux mises en scène seulement à son actif, signe un spectacle aussi inspiré qu’inspirant qui renouvelle, par un travail créatif sur le son, les codes du genre.
Erdal est parti est le récit d’un exil : celui d’un réfugié kurde, Erdal Karagoz, séparé dès l’enfance de sa mère pour être expédié en compagnie de ses frères vers une Europe plus protectrice que ne l’était sa terre natale. Le petit garçon, dont le père, membre du PKK, a été tué par l’armée turque, intègre une école privée, à Lausanne, en Suisse. Battu par son frère, persécuté par ses camarades de classe (il est le seul racisé de l’établissement), il est placé en foyer.
A partir de là démarre une errance émaillée de larcins et de boulots au noir. Sa dérive mène le jeune homme droit vers la prison. Il décide de repartir en Turquie, avant de comprendre qu’il n’y a plus sa place. De retour en Europe, il fait la connaissance de Simon Roth dans un appartement de Saint-Denis. Il lui raconte son histoire.
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