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FRANCE CULTURE – À LA DEMANDE –PODCAST

C’est elle qui, trois fois sur quatre, préside aux grands entretiens « A voix nue » diffusés chaque jour de la semaine à 19 h 30 sur France Culture. Entretiens qu’elle enregistre en deux fois : « Trois épisodes le premier jour parce qu’on est dans l’élan, puis les deux autres le lendemain. » C’est d’ailleurs ainsi que Caroline Broué procédera avec Emmanuel Carrère qui fut son invité pour ouvrir la saison.

En ce début d’après-midi du mois de mars, l’écrivain reçoit, généreux et décontracté, dans son appartement très lumineux du centre de Paris. Et avoue d’emblée n’avoir rien préparé. « Tant mieux, dit Caroline Broué. Le principe des “A voix nue” est qu’on vous entende vous, pas moi. »

Dans le premier épisode, celui qui est « écrivain, journaliste, scénariste et, à l’occasion, réalisateur » (c’est ainsi qu’il se présente) dit qu’il est né dans une famille bourgeoise du 16arrondissement de Paris (d’un père assureur et d’une mère historienne renommée et académicienne, Hélène Carrère d’Encausse, morte en 2023). « C’est une vérité pas forcément agréable à admettre, mais je pense qu’on gagne toujours d’une certaine manière en liberté à prendre conscience des déterminismes et dans quelle case sociologique on se trouve. »

Le goût d’avoir peur

Il dira comment le journalisme l’a aidé à « étendre [son] champ de vision et d’expérience ». Il dira aussi l’importance pour lui de la musique, et, bien sûr, de la littérature : « J’ai été un lecteur très boulimique et éclectique très tôt. C’est la chose la plus marquante de ma vie et de mon identité et je me suis mis à écrire comme un prolongement de ça » (épisode 2).

A l’épisode suivant, il parle de sa propension à avoir peur qui s’accompagne d’un goût d’avoir peur. Il raconte sa lecture de Lovecraft : « J’avais 11, 12 ans et ça m’a harponné pour la vie. » Celle aussi de Philip K. Dick, auquel il a consacré un livre. De Georges Perec, et notamment de son W ou le souvenir d’enfance (Gallimard, 1975). De Truman Capote et de son De Sang-froid.

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A l’épisode 4, Carrère parle de sa passion pour le cinéma. Pour la biographie aussi : il a d’ailleurs écrit sur Werner Herzog, Philip K. Dick donc, Edouard Limonov, Jean-Claude Romand (L’Adversaire) et aussi saint Luc (Le Royaume) : « Saint Luc, c’est un écrivain comme je les aime. C’est un scénariste qui, à partir d’un matériau documentaire, fabrique du récit, de la fiction, des histoires qui sont parmi les plus belles de l’Evangile. »

Il évoque alors celui qui fut l’éditeur de Perec et le sien (jusqu’à sa mort, en 2018, dans un accident de voiture) : Paul Otchakovsky-Laurens. « Je me souviens de la façon dont les yeux de Paul brillaient quand on lui apportait un nouveau titre… J’aimais vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup cet homme. »

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Au dernier épisode, il reviendra notamment sur le procès des attentats de 2015 qu’il a suivi pour L’Obs et qui a donné le remarquable V13 (P.O.L, 2022). Lors du premier jour d’enregistrement de cet entretien, il disait travailler à une saga familiale : à suivre donc. Et à lire : encore.

Emmanuel Carrère, écrivain du réel, une série proposée par Caroline Broué, réalisée par Manoushak Fashahi (Fr., 2024, 5 × 30 min). A retrouver sur le site de France Culture et sur toutes les plates-formes d’écoute habituelles.

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