Les émissions de télé-réalité culinaires se multiplient et motivent de nombreux jeunes à rejoindre des écoles d’hôtellerie. Paradoxalement, il semble que nous soyons de plus en plus nombreux à délaisser nos fourneaux et à nous faire livrer nos repas à domicile. Pourtant, à l’heure de l’intelligence artificielle et de ses modèles évolués de langage génératifs comme ChatGPT, il est important de continuer à exercer nos capacités cognitives pour les préserver et continuer à préparer les repas pourrait bien nous y aider !
Car la cuisine est tout sauf une tâche ménagère triviale. Pour mitonner de bons plats, il faut en effet mettre en œuvre ce que l’on appelle les fonctions exécutives, c’est-à-dire nos capacités d’organisation, de planification, de contrôle, de flexibilité, d’anticipation, qui représentent les fonctions les plus complexes. Il faut également solliciter la mémoire, le calcul et l’attention soutenue, autrement dit la concentration, sans oublier l’attention divisée puisqu’il faut se partager entre plusieurs activités simultanément.
Préparer un repas implique aussi des capacités perceptives et motrices très techniques pour couper, hacher, pétrir, éplucher, équeuter, émincer, décorer, disposer, etc. Thomas Doherty et ses collègues de l’université de Sheffield, au Royaume-Uni, ont ainsi développé un test numérisé destiné à mesurer les fonctions exécutives au cours d’une tâche de cuisine. Pour valider cette dernière, les auteurs ont comparé les performances d’une population de sujets sains à leurs capacités attentionnelles et exécutives mesurées grâce à des tests classiques. Les résultats montrent clairement que la compréhension verbale, la mémoire, la planification, le raisonnement, la flexibilité mentale, la mise en œuvre de stratégies et, de manière générale, les fonctions exécutives sont mises en jeu dans une mission de préparation culinaire tout comme dans des tests cognitifs classiques.
Modification du cervelet
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