Histoires Web mercredi, décembre 4
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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la baisse, mercredi 4 décembre, sa prévision de croissance pour l’Allemagne et la France en 2025, tout en remontant celle concernant la croissance mondiale, à la faveur du dynamisme américain.

En crise politique, Paris et Berlin devraient enregistrer respectivement 0,9 % et 0,7 % de croissance de leurs PIB l’année prochaine, soit un recul de 0,3 point par rapport aux dernières prévisions publiées par l’institution internationale en septembre. Cela n’empêchera pas la croissance mondiale de s’afficher à 3,3 % en 2025, en progression de 0,1 point à la faveur d’un bond de la croissance américaine, écrit l’institution dans un rapport publié mercredi.

Pour la France, aux prises avec une incertitude politique grandissante depuis des semaines, qui risque d’aboutir mercredi à la chute du gouvernement, mais sur laquelle l’OCDE ne fait pas de commentaire, « les efforts d’assainissement budgétaire qui seront déployés en 2025 et 2026 pèseront sur la croissance et neutraliseront en partie l’effet positif de l’assouplissement de la politique monétaire sur l’investissement résidentiel et celui des entreprises ».

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Au rang des bonnes nouvelles toutefois, « pour la deuxième année consécutive, la demande extérieure est le principal moteur de la croissance en 2024 » et « la demande intérieure, qui a bénéficié d’un soutien temporaire de la consommation privée au troisième trimestre de 2024 en raison des Jeux olympiques, devrait se redresser à compter de 2025, et s’accélérer à mesure que la désinflation stimulera le pouvoir d’achat ».

Un « risque majeur » de regain du protectionnisme

De son côté, l’Allemagne peine depuis deux ans à se remettre de la crise énergétique déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine, qui a laissé des traces sur son industrie : après avoir subi une récession l’an dernier, Berlin devrait connaître une croissance zéro cette année, avant de redémarrer modestement en 2025, d’après l’OCDE. « L’investissement privé se redressera progressivement, soutenu par l’ampleur de l’épargne des entreprises et la lente baisse des taux d’intérêt, mais l’incertitude liée à l’action publique continuera de peser sur la confiance des investisseurs », écrit l’institution économique, à moins de trois mois d’élections cruciales pour le pays. « Les exportations se redresseront peu à peu, à mesure que la demande des principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne se raffermira », estime encore l’OCDE.

Sans le citer, l’OCDE a aussi alerté mercredi contre le « risque majeur » d’un regain de protectionnisme parmi les pays développés, à deux mois du retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Outre un risque de flambée des prix de l’énergie en raison des conflits au Moyen-Orient, « un regain de protectionnisme, notamment de la part des grandes économies, constitue un autre risque majeur de dégradation par rapport aux prévisions », écrit l’organisation.

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Cette mise en garde de l’institution, qui rassemble 38 pays développés, survient à quelques semaines de l’intronisation de Donald Trump à la Maison Blanche, réélu confortablement en novembre à la tête de la première économie du monde. Au terme d’une campagne électorale faite notamment sur la promesse d’une flambée des taxes douanières sur les produits importés aux Etats-Unis, au nom du credo « l’Amérique d’abord ». Au cours de son premier mandat présidentiel, entre 2017 et 2021, le milliardaire avait déjà augmenté les droits de douane sur des produits importés de Chine et de certains pays partenaires, dont l’Union européenne (UE), à une échelle toutefois moindre que ses promesses de campagne énoncées ces derniers mois.

Ajoutées à de probables mesures de rétorsion de Pékin et de l’UE, ces mesures punitives coûteraient 533 milliards de dollars d’ici à 2029 à l’économie de l’UE, 749 milliards de dollars pour les Etats-Unis et 827 milliards de dollars pour la Chine, a évalué le cabinet de conseil Roland Berger dans une étude récente, et pourraient faire flamber l’inflation mondiale. « L’aggravation des incertitudes et la poursuite de l’augmentation du nombre de mesures de restriction des échanges pourraient contribuer à une hausse des coûts et des prix, décourager l’investissement, affaiblir l’innovation et, au final, peser sur la croissance », s’inquiète l’OCDE dans son rapport, sans citer les Etats-Unis.

« Résilience remarquable » de l’économie mondiale

D’autant qu’au-delà de Donald Trump, le protectionnisme a retrouvé de la vigueur depuis la pandémie liée au Covid-19, qui a fait éclater au grand jour l’hyperdépendance de certains Etats en matière commerciale, et la guerre en Ukraine, qui a entraîné une réorganisation brutale de certaines chaînes de production. D’autres conflits commerciaux menacent également, à l’instar des droits de douane imposés par l’UE à la Chine concernant les importations de véhicules électriques, qui ont donné lieu à une riposte de Pékin avec l’annonce d’une taxation accrue des brandys importés de l’UE, dont le cognac.

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Pour l’instant, « l’économie mondiale a fait preuve d’une résilience remarquable malgré les chocs majeurs auxquels elle a été soumise, parmi lesquels une pandémie et une crise énergétique », relève l’OCDE : la croissance mondiale devrait continuer à s’afficher stable, à 3,2 % cette année puis 3,3 % l’an prochain, et 3,3 % en 2026. Le léger mieux pour la croissance mondiale en 2025 vient d’une forte hausse de la prévision américaine, anticipée désormais à 2,4 %, contre 1,6 % en septembre, l’OCDE l’attribuant en partie à une consommation vigoureuse.

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La croissance britannique est, elle, attendue à 1,7 %, soit 0,5 point de plus qu’en septembre, « à la faveur de la forte hausse des dépenses publiques programmée dans le budget d’automne », estime l’OCDE, avant de s’estomper en 2026 « dès lors que l’effet de l’expansion budgétaire s’estompera ». Egalement objet d’un plus grand optimisme de l’organisation parisienne, la croissance chinoise est attendue à 4,7 % en 2025 (+ 0,2 point) et 4,4 % en 2026, et celle de l’Inde à 6,9 % l’an prochain (+ 0,1 point) et 6,8 % l’année suivante.

Le Monde avec AFP

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