Cristiano Ronaldo fait une croix sur la Coupe du monde des clubs

A moins d’une semaine du coup d’envoi de la Coupe du monde des clubs de football – qui se tiendra du 14 juin au 13 juillet aux Etats-Unis –, l’incertitude quant à la possible participation de Cristiano Ronaldo restait de mise. La voilà désormais clarifiée. Le capitaine la Seleçao, la sélection portugaise, a écarté, dimanche 8 juin, après la victoire en Ligue des nations aux dépens de l’Espagne (2-2, 5 t.a.b. à 3), sa potentielle venue outre-Atlantique, cible de toutes les spéculations depuis plusieurs semaines.

« Mon futur ? Rien ne va pratiquement changer. Est-ce que je vais rester à Al-Nassr ? Oui », a-t-il déclaré en zone mixte. Une manière franche de fermer la porte à un départ du club saoudien, où il devrait prolonger son contrat qui arrive à terme fin juin, mais également de couper court aux rumeurs insistantes qui envoyaient le quintuple lauréat du Ballon d’or chez le rival national Al-Hilal, ou au sein du Wydad Athletic Club de Casablanca, au Maroc, deux formations qui disputeront la compétition.

Al-Nassr ne figurant pas parmi les 32 équipes internationales qui prennent part au Mondial des clubs, il n’y aura donc pas de retrouvailles non plus avec son adversaire de toujours, Lionel Messi – qualifié, lui, avec l’Inter Miami. La possibilité de voir les deux légendes s’affronter une nouvelle fois sur les pelouses faisait saliver les fans nostalgiques de leurs joutes en Liga, lorsque le Portugais portait les couleurs du Real Madrid et l’Argentin, celles du FC Barcelone.

138 buts en 221 matchs avec le Portugal

Au lendemain de son troisième titre avec la Seleçao (avec l’Euro 2016 et la Ligue des nations 2019), le meilleur buteur de l’histoire du football en équipe nationale (138 buts en 221 matchs) a aussi tenu à rappeler qu’il a désormais 40 ans : « Vous connaissez mon âge, et vous savez évidemment que je suis plus proche de la fin que du début de ma carrière, mais je profite de chaque instant. Si je ne me blesse pas gravement, je continuerai. » Jusqu’à la prochaine Coupe du monde des nations, trophée qui manque toujours à son palmarès ? Là, le doute persiste.

Sur la pelouse de l’Allianz Arena de Munich (Allemagne), une fois ses larmes essuyées et le titre célébré, Cristiano Ronaldo a pu savourer les éloges de ses coéquipiers, à commencer par ceux de la nouvelle génération qui l’entoure. A l’image de Nuno Mendes, 22 ans, le défenseur latéral du Paris Saint-Germain, qui a illuminé la finale de la Ligue des champions le 31 mai. Celui-ci a notamment salué le « rôle modèle [de Cristiano Ronaldo] pour la jeunesse de la sélection », disant profiter des conseils et de la soif de victoire de l’insatiable CR7.

Auteur du but de l’égalisation contre la Roja, le natif de Madère a toutefois été remplacé avant la prolongation, amoindri physiquement, pour endosser le rôle d’assistant aux côtés du sélectionneur, Roberto Martinez, et soutenir ses protégés : « J’ai dit que cette génération le méritait, et que nous allions gagner la finale », racontait-il au terme de la rencontre, avant d’entrevoir l’avenir de la Seleçao : « Nous savions que ce serait difficile contre une équipe comme l’Espagne [championne d’Europe en titre], et je pense que nous avons mérité [notre victoire]. Cela nous donne confiance pour aller à la Coupe du monde. »

« La Coupe du monde ? Calmez-vous… »

Faut-il y voir un appel du pied à son entraîneur, qui martelait avant ce succès que « personne n’a de place garantie » ? Il faut croire que non, à en juger par sa réponse sur son éventuelle présence dans les rangs de l’équipe nationale à l’été 2026 : « La Coupe du monde ? Calmez-vous, nous venons de remporter la Ligue des nations, et la Coupe du monde est dans douze mois. Il s’agit de vivre chaque moment comme si c’était le dernier. »

Prévu du 11 juin au 19 juillet 2026, le tournoi international se déroulera au Mexique, au Canada, et surtout aux Etats-Unis, où Cristiano Ronaldo n’a plus mis les pieds depuis l’été 2013 et une tournée amicale avec le Real Madrid. En cause : il a été accusé de viol par l’ancienne mannequin Kathryn Mayorga, qui affirme qu’il l’a agressée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas.

Une médiation privée a eu lieu en 2010 et une transaction financière a été conclue, accordant un versement de 375 000 dollars à la plaignante en échange d’une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l’accord, ainsi que l’abandon de toute procédure. Mais pour les avocats de M^me Mayorga, cet accord se veut « nul et non avenu », notamment en raison de l’état psychologique de leur cliente à l’époque.

Cible d’une plainte collective en Floride

Ainsi, en août 2018, une plainte formelle a été déposée auprès de la justice du Nevada. Mais elle a été refermée en juillet 2019, la justice américaine estimant que, « sur la base des informations disponibles » ces « accusations ne peuvent pas être prouvées au-delà d’un doute raisonnable ». La plainte a également été classée sans suite au civil en juin 2022.

Cristiano Ronaldo est par ailleurs poursuivi devant un tribunal fédéral de Floride, où il fait l’objet d’une plainte collective pour avoir fait la promotion de la bourse de cryptomonnaie Binance. L’ancien dirigeant de cette bourse, Changpeng Zhao, a été condamné à quatre mois de prison en avril 2024, pour avoir enfreint les lois fédérales visant à lutter contre le blanchiment d’argent.

Egérie de la plateforme à l’international, l’attaquant portugais est accusé d’avoir fait subir de lourdes pertes financières à des utilisateurs, et ce par le biais de son influence. Avec un milliard de dollars de dommages et intérêts en jeu, ce volet extrasportif pourrait également jouer un rôle décisif dans la venue du capitaine de la Seleçao en Amérique du Nord l’été prochain, pour ce qui pourrait bien être sa dernière compétition majeure.