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Olaf Scholz avait réuni les ténors de sa coalition dans l’espoir d’éviter au gouvernement allemand de sombrer « au pire moment ». Il a finalement dû se résoudre à se séparer de l’un des membres-clés de l’exécutif. Le chancelier allemand a limogé son ministre des finances Christian Lindner (FDP, droite libérale), a annoncé dans la soirée de mercredi 6 novembre un porte-parole.

Olf Scholz a pris cette décision alors que Christian Lindner, également président du FDP, a proposé, selon plusieurs médias, lors de cette réunion de crise la convocation d’élections législatives anticipées début 2025. Une manière de répondre aux blocages sur la politique économique à mener entre son mouvement, les sociaux-démocrates et les écologistes, tous membres de la coalition gouvernementale tripartite.

Le sort de la coalition composée des sociaux-démocrates (SPD) de M. Scholz, des écologistes et des libéraux (FDP) ne tient qu’à un fil après des mois de querelles sur le cap économique et budgétaire à donner à l’Allemagne, au bord de la récession. C’est pour y remédier que les responsables de la majorité se sont retrouvés à la chancellerie où ils devaient passer une partie de la nuit, sans certitude de pouvoir annoncer un dénouement.

Le vice-chancelier et ministre de l’économie écologiste, Robert Habeck, avait exhorté au préalable tous les partenaires à revenir à la raison, soulignant qu’avec le retour de Trump au pouvoir, « le gouvernement doit être en capacité totale d’agir ». « C’est le pire moment pour que le gouvernement échoue », avait-il estimé en début de semaine.

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« Automne des décisions »

Les ruptures de coalition sont très rares en Allemagne et Olaf Scholz veut mener la sienne jusqu’aux prochaines législatives prévues pour le 28 septembre 2025. Mais le fossé entre les partis de la coalition est devenu plus évident ces derniers jours, avec la fuite d’un document du ministre des finances, Christian Lindner, dont les propositions en vue d’un « tournant économique » libéral vont à l’encontre de la ligne centriste jusqu’à présent suivie par le gouvernement.

Les désaccords se concentrent sur les solutions pour relancer la première économie européenne qui risque d’être en récession pour la deuxième année consécutive. Les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz tentent de préserver leurs priorités sociales ; les Verts de Robert Habeck font pression pour lutter contre le changement climatique malgré les coûts de la transition tandis que les libéraux sont arc-boutés sur le respect des limites constitutionnelles drastiques de l’Allemagne en matière de déficits budgétaires et de dette.

Christian Lindner réclamait aussi la fin d’un « impôt de solidarité » instauré en 1991, initialement pour financer le coût de la Réunification de l’Allemagne, et l’abandon par son pays de ses objectifs sur le climat plus ambitieux que ceux fixés par l’Union européenne. Il avait qualifié la période actuelle d’« automne des décisions », laissant entendre que son parti pourrait quitter la coalition s’il n’obtenait pas gain de cause.

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Avant la réunion, l’analyste Carsten Brzeski, de la banque ING, estimait que « le gouvernement allemand vient d’entrer dans la nouvelle phase d’une crise politique à combustion lente qui pourrait être la dernière étape avant l’effondrement final de la coalition gouvernementale ».

Le Monde avec AFP

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