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Des agences onusiennes, des ONG et des bailleurs de fonds tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié lundi 24 février, un regroupement de différentes organisations, dont des agences des Nations unies, alerte sur « une vague de brutalité extrême » depuis fin janvier en Haïti, où les habitants de la capitale, Port-au-Prince, continuent à fuir la violence des gangs.

« Des familles entières ont été brutalement anéanties dans leurs foyers, tandis que d’autres, incluant des enfants et des bébés, ont été abattues pendant qu’elles tentaient de s’échapper », écrit ce regroupement.

« Nous sommes profondément alarmés et consternés par l’intensité inacceptable et inhumaine de la violence qui s’abat sur Haïti, une vague de brutalité extrême qui, depuis la fin janvier, a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines » et le déplacement de plus de 10 000 personnes, ajoute le regroupement. Ce dernier appelle « toutes les parties impliquées dans ces violences à rompre ce cycle de terreur et à mettre fin à cette spirale incontrôlée ».

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Dans la nuit de lundi à mardi, deux quartiers de Port-au-Prince ont été pris pour cible, ont rapporté des habitants. « Ils ont incendié notre maison avec mon père à l’intérieur », s’est ému, auprès de journalistes, un habitant qui a réussi à fuir la zone et se réfugier dans un autre quartier. « Les bandits nous ont attaqués par surprise. Les membres de la brigade de vigilance étaient en train de se reposer vers 4 heures du matin quand l’attaque est survenue », a témoigné une autre résidente auprès de l’Agence France-Presse (AFP), expliquant qu’elle avait dû fuir avec ses enfants.

Policier kényan tué

Pays des Caraïbes, le plus pauvre des Amériques, Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, accusées de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, dans un contexte de grande instabilité politique.

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Ces violences se sont aggravées depuis un an, lorsque des groupes armés ont lancé en février 2024 des attaques coordonnées à Port-au-Prince pour obtenir la démission du premier ministre de l’époque, Ariel Henry. Ce dernier avait démissionné en mars 2024, laissant la place à des autorités de transition censées permettre un retour à plus de sécurité.

Malgré l’arrivée en Haïti de quelque 1 000 policiers issus de six pays, selon un décompte de l’AFP, dans le cadre de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), les attaques des gangs ne semblent pas avoir faibli. Ils contrôlent 85 % de la capitale, d’après l’ONU.

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Un policier kényan, blessé par balles à la suite d’une attaque dimanche par « des membres présumés de gangs », a succombé à ses blessures, a rapporté la police kényane.

Lundi, le premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a affirmé que les autorités étaient « en guerre » contre les gangs. « Nous nous engageons sans répit pour permettre à la police, à l’armée et à la MMAS de mettre les gangs hors d’état de nuire », a-t-il promis lors d’une prise de parole pour marquer ses cent jours à la tête du gouvernement.

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Au moins 5 601 personnes ont été tuées par la violence des gangs en Haïti l’an dernier, soit mille de plus qu’en 2023 selon l’ONU. Plus d’un million de personnes sont déplacées, soit environ trois fois plus qu’il y a un an, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le Monde avec AFP

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