C’est un des acteurs-clés du projet de réforme du football français. La direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) est associée étroitement aux réflexions, lancées par le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, devant aboutir à une redéfinition du modèle économique et de la gouvernance d’un sport notamment miné par de graves difficultés financières. En témoigne la présence de Jean-Marc Mickeler, le président de cet organisme considéré comme le gendarme financier du football français, à la réunion de crise organisée, le 3 mars, au siège de la FFF.
L’intitulé des trois groupes de travail lancés par M. Diallo, qui doivent formuler des pistes de réforme pour la deuxième quinzaine d’avril, illustre le rôle crucial joué par la DNCG, puisqu’ils portent sur « la gouvernance », « la stratégie économique », mais aussi « le contrôle financier ».
Si les mesures définitives ne sont pas encore arrêtées, l’idée de renforcer le poids de cette instance chargée de surveiller les comptes des clubs professionnels français semble faire son chemin. Le projet vise à permettre à la DNCG d’assurer un suivi constant de la situation comptable des clubs (et non plusieurs fois par saison, comme aujourd’hui), tout en augmentant son pouvoir de sanction, qui va aujourd’hui de l’encadrement salarial à la rétrogradation en division inférieure.
« En écoutant les réflexions en cours en Europe, à la FIFA [Fédération internationale de football] et à l’UEFA [l’Union européenne des associations de football], on se dit qu’on pourrait réfléchir à sanctionner les clubs dans la saison avec un mécanisme de retrait de points, si on se rend compte que le budget qu’on nous a présenté en début de saison n’a plus rien à voir, à l’automne », annonce M. Mickeler au Monde.
« Etre beaucoup plus frugal »
La volonté de donner les moyens à la DNCG de mieux encadrer la masse salariale des clubs semble également être une des pistes privilégiées. Un sujet qui tient Jean-Marc Mickeler particulièrement à cœur, lui qui plaide pour un plafonnement des salaires et une limitation du nombre de joueurs sous contrat. « C’est une réalité intangible : des clubs français ont des masses salariales trop élevées. En Europe, la masse salariale hors charges (rémunération brute des joueurs) sur les cinq grands championnats représente, en moyenne, 53 % des revenus des clubs. En France, c’est 67 % », développe-t-il. Selon lui, « la solution aujourd’hui » pour la maîtriser passe par « être beaucoup plus frugal en matière d’investissements de joueurs », tout en se penchant sur les effectifs actuels.
Il vous reste 40.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.