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Histoires Web mercredi, novembre 20
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Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a écrit, le 2 novembre sur X, que « l’ère de la sous-traitance géopolitique [était] terminée », et ce, à quelques jours du dénouement de l’élection présidentielle américaine. Pour un dirigeant dont l’opinion publique est souvent présentée comme plus américanophile que les Américains eux-mêmes, cette formule est frappante et semble dessiner l’élan de lucidité dont font preuve les gouvernants d’Europe centrale et orientale ces derniers mois : le repli et l’isolationnisme américain sont une tendance de fond, malgré le baroud d’honneur de l’administration Biden, qui vient d’autoriser l’Ukraine à cibler des objectifs militaires dans la Fédération de Russie avec des armes de longue portée américaines.

Ces pays, entre mer Baltique et mer Noire, dont la sécurité face à la Russie est essentiellement assurée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et les Etats-Unis, voient dans l’élection de Donald Trump une menace pour l’Alliance atlantique, et donc pour leur sécurité. Comment pourraient-ils être sereins face à un président imprévisible et candidat revanchard, qui a déclaré, à plusieurs reprises, vouloir détricoter l’OTAN et, surtout, régler la guerre d’Ukraine « en vingt-quatre heures » ?

La Pologne acceptera-t-elle une capitulation de l’Ukraine alors qu’elle préside le Conseil de l’Union européenne (UE) ? Ces pays dits de la « façade est » de l’Europe, qui sont en première ligne face à la Russie, accepteront-ils encore longtemps que la garantie sécuritaire de l’OTAN soit suspendue à la régulation ou non des plateformes d’Elon Musk par l’UE ?

Relever des défis de souveraineté

Pour marquer le leadership polonais dans le soutien à l’Ukraine, le ministre des affaires étrangères du pays, Radoslaw Sikorski, a reçu, mardi 19 novembre, ses homologues français, allemand, italien et ukrainien à Varsovie. Alors que la Pologne est perçue comme une puissance montante en Europe depuis le retour au pouvoir de Donald Tusk, elle s’apprête à prendre la présidence tournante du Conseil de l’UE au 1er janvier 2025 dans un contexte où un grand nombre d’Européens appellent à un sursaut.

Bâtir une architecture de sécurité européenne « de secours », additionnée ou adossée à celle de l’OTAN, semble être aujourd’hui une priorité pour un grand nombre de dirigeants européens, conscients que l’impérialisme russe ne s’arrêtera pas en Ukraine et représente une menace existentielle pour l’UE. Créer l’« Europe puissance » semble redevenu une priorité pour de nombreux pays européens.

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