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Quelques clics suffisent et aucun justificatif de revenus ou de situation financière n’est nécessaire : payer en trois ou quatre fois un achat en ligne plutôt que de débourser comptant le prix de son panier est devenu, pour des millions de Français, d’autant plus facile que cet étalement des paiements est souvent gratuit. C’est le double intérêt du paiement fractionné, en anglais buy now, pay later (BNPL, « achetez maintenant, payez plus tard »).

Ce nouvel avatar du crédit à la consommation a profité à plein ces dernières années de l’essor du commerce en ligne, favorisant l’apparition de nouveaux acteurs comme Klarna, une fintech suédoise qui vise aujourd’hui une introduction en Bourse à Wall Street en espérant une valorisation de près de 20 milliards de dollars (18,2 milliards d’euros).

Pourtant, « le principe consistant à étaler en plusieurs fois le paiement d’un achat est vieux comme le monde », rappelle Nicolas Miart, associé du cabinet de conseil Circle Strategy. « Mais la grande différence est née avec l’e-commerce et la facilité d’intégrer facilement, immédiatement et sans interruption du parcours d’achat la possibilité d’étalement du paiement », poursuit-il.

Cette facilité d’usage et la gratuité de nombreuses offres, les coûts étant supportés par le marchand, ont contribué à populariser le BNPL. Résultat, selon le baromètre annuel Floa-Kantar d’avril, 68 % des Européens ont recours au BNPL et, parmi eux, 40 % (41 % en France) l’utilisent plus de huit fois par an.

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L’inflation et les contraintes sur le pouvoir d’achat ont évidemment contribué à cet essor, en rognant le budget disponible pour les achats d’équipement ou de loisirs une fois payées les dépenses contraintes.

« Extension progressive à de nouveaux achats »

« Beaucoup de consommateurs savent ce qu’ils peuvent consacrer chaque mois à l’achat d’un smartphone ou d’un ordinateur, et c’est ce qui va déterminer la durée de l’engagement de crédit », explique Julien Cailleau, directeur général adjoint du spécialiste du crédit à la consommation Oney, filiale de BPCE.

Le BNPL devient donc un outil d’étalement des dépenses et de planification de certains achats. « Depuis deux ans, le mois le plus important de l’année en termes de production, c’est novembre, et plus décembre : les consommateurs préparent les achats de Noël en profitant des opérations promotionnelles », dit M. Cailleau.

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Longtemps utilisé pour des achats d’électroménager ou d’électronique, occasionnels mais d’un montant élevé, le BNPL se diffuse peu à peu à des consommations de plus en plus diverses. Marc Lanvin, directeur général adjoint de Floa, évoque ainsi « une extension progressive à de nouveaux achats : les vélos électriques, les révisions automobiles ou les produits de seconde main ».

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