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Six mois après les Jeux olympiques, le Grand Slam de Paris 2025 a surtout consisté à faire découvrir au public de l’Accor Arena les nouveaux visages du judo français. Samedi 1er et dimanche 2 février, seuls cinq participants tricolores des derniers JO – dont deux des médaillés, Shirine Boukli (- 48 kg) et Maxime-Gaël Ngayap Hambou (- 90 kg) – étaient au rendez-vous du traditionnel tournoi parisien.

Au terme d’une édition forcément moins relevée, année post-olympique oblige, la moisson française est meilleure quantitativement, mais plus maigre en médailles d’or : 15 médailles au total (contre 12 en 2024), dont 3 en or (contre 6 il y a un an). En l’absence des têtes d’affiche, notamment ses emblématiques trentenaires Clarisse Agbégnénou et Teddy Riner, trois jeunes judokas ont crevé l’écran.

En – 57 kg, Martha Fawaz, 22 ans, a conquis son premier titre en Grand Slam et vécu « l’un des plus beaux jours de sa vie », après deux troisièmes places à Zagreb et à Tokyo. « C’est une fierté, un accomplissement et ça marque le début de belles choses, je l’espère, a-t-elle réagi. C’était le moment pour la jeunesse, qui prend ses marques, de se montrer. »

Première victoire en Grand Slam pour Romain Valadier Picard

Pour celle qui vise les JO de Los Angeles en 2028, « l’objectif final », la concurrence nationale s’annonce ardue puisque Ophélie Vellozzi a arraché une médaille de bronze. Sans oublier la double médaillée olympique de la catégorie, Sarah-Léonie Cysique (26 ans), qui voudra enfin décrocher l’or en Californie.

Déjà plus aguerri au haut niveau mondial malgré son jeune âge, Romain Valadier Picard, 22 ans, a confirmé tous les espoirs placés en lui en s’imposant en – 60 kg, la catégorie du double médaillé olympique, Luka Mkheidze, absent lui aussi. Il s’agit de sa première victoire en Grand Slam après quatre médailles de bronze et une d’argent.

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Très déçu de sa non-sélection olympique, le jeune homme, plusieurs fois médaillé mondial chez les jeunes, s’est réfugié dans le travail pendant l’été 2024 en s’exilant au Japon. « Force est de constater que cela paye, s’est-il félicité. Ce qui me fait encore plus plaisir, c’est d’avoir battu un Japonais [Kenta Sekimoto] en finale… » Son compatriote et rival du même âge, Enzo Jean, s’est, lui, offert une première médaille de bronze en Grand Slam.

Dans la catégorie la plus relevée de l’équipe de France, forte de la numéro 1 mondiale des + 78 kg (Romane Dicko) et de trois autres judokas dans le Top 15, Léa Fontaine (numéro 11) a profité de l’absence de Dicko et de Julia Tolofua (numéro 13) pour s’offrir sa dixième médaille en Grand Slam, la deuxième en or. Elle a notamment battu en demi-finales la Sud-Coréenne Hayun Kim, troisième des J0 2024.

Shirine Boukli : « L’objectif, c’est d’être championne du monde »

Médaillés olympiques à Paris, Shirine Boukli et Maxime-Gaël Ngayap Hambou ont connu des fortunes diverses. La Montpélliéraine s’est inclinée en finale contre la Japonaise Mitsuki Kondo : « L’objectif n’était pas là, c’est d’être championne du monde au mois de juin. » Blessé, le Francilien n’a pas pu disputer le combat pour la médaille de bronze, laissant un autre Tricolore, Alexis Mathieu, monter sur le podium.

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D’autres judokas se sont aussi illustrés durant ce week-end. En – 66 kg, Daikii Bouba a confirmé sa bonne forme en remportant l’argent, tandis que Walide Khyar, le sélectionné olympique, s’est consolé avec le bronze. En – 63 kg, la relève de Clarisse Agbégnénou est prometteuse : Manon Deketer (26 ans) s’est inclinée en finale et la jeune espoir, Melkia Auchecorne, 20 ans, a glané une médaille de bronze.

Dans un duel franco-français pour une médaille de bronze en – 70 kg, l’olympienne Marie-Eve Gahié (28 ans) a battu sa cadette Lucie Jarrot, 24 ans, afin d’ajouter un treizième podium en Grand Slam à son palmarès. En – 73 kg, Maxime Gobert est reparti avec une médaille de bronze. Enfin, Audrey Tcheuméo, qui a longtemps espéré participer à Paris 2024, est repartie avec le même métal en – 78 kg, imitée par sa compatriote Fanny Estelle Posvite.

Teddy Riner en vedette américaine

Mais la relève n’est pas encore prête de partout. En + 100 kg, les quatre jeunes poids lourds français (Khamzat Saparbaeiv, 23 ans, Amadou Méité, 23 ans, Mathéo Akiana Mongo, 18 ans, et Angel Gustan, 21 ans) n’ont pas gagné un seul combat dimanche. On ne remplace pas si facilement Teddy Riner…

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Même en convalescence après une opération au coude droit, le Gargantua du judo international, cinq médailles d’or olympique, a assuré le spectacle, samedi, lors de l’entracte de la première journée de compétition, également marqué par trois chansons de la chanteuse d’opéra de la cérémonie d’ouverture, Axelle Saint-Cirel.

Teddy Riner, samedi 1er février 2025, lors du Grand Slam de Paris.

Casquette, boucle d’oreille et tenue bleu ciel décontractée, Teddy Riner a chauffé la salle, en vedette américaine. « Est-ce que c’était le feu ? Est-ce qu’on a fait honneur au judo français ? Toute l’équipe et moi, on vous remercie. On a vécu des Jeux extraordinaires, merci pour la ferveur ! », a-t-il lancé à la foule.

Dimanche, le Français était de retour sur la scène pour recevoir le prix du ippon de l’année, remis par la Fédération internationale de judo (IJF). L’occasion pour le champion exubérant de jouer à la rock star en s’adressant aux spectateurs, conquis : « Moi aussi, je vous aime. » Un amour qui devrait durer au moins jusqu’en 2028.

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