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Un homme a été tué par balle par des « individus non identifiés », lundi 13 octobre dans le sud de la Côte d’Ivoire, lors d’une manifestation contre un quatrième mandat du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a annoncé la police mardi.

A moins de deux semaines de l’élection présidentielle, le climat politique est tendu dans le pays : les candidatures de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, leaders des deux principaux partis d’opposition, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel et toute manifestation contestant les décisions de cet organe est interdite. Le Front commun, qui regroupe ces deux formations – le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) –, a appelé dimanche à manifester « tous les jours ».

Lundi soir, un homme de 22 ans a « succombé à ses blessures par balle » après avoir été « atteint à la mâchoire par un projectile tiré par des individus non identifiés circulant à bord d’un véhicule de type 4×4 » lors d’une manifestation à Bonoua (sud), a annoncé la police nationale dans un communiqué. Une enquête a été ouverte, a-t-elle précisé.

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Samedi, le Front commun avait appelé à une grande marche à Abidjan, une manifestation interdite par les autorités afin de « maintenir l’ordre public » et qui a été dispersée à coups de gaz lacrymogène. « Les libertés d’association, de réunion et de manifestation sont garanties par la loi », a affirmé la porte-parole du Front commun, Habiba Touré, dans une déclaration mardi, estimant que les autorités « mettent en péril la paix sociale ». Elle a également annoncé la tenue prochaine d’une « nouvelle grande marche nationale », sans préciser de date.

Plus de 700 personnes arrêtées

Lundi et mardi, des mouvements de protestation – manifestations ou blocage de routes ou d’écoles – étaient observés dans quelques localités, notamment dans des zones où l’opposition est historiquement forte, comme Bonoua, la Mé (sud) ou la région de Gagnoa (sud-ouest). Dans la capitale économique, Abidjan, la vie suivait son cours en ce début de semaine. Entre samedi et dimanche soir, 710 personnes ont été arrêtées, selon une source sécuritaire.

Mardi, le président-candidat Alassane Ouattara était en déplacement dans la capitale politique, Yamoussoukro, où il a notamment rencontré des chefs traditionnels. « La période des élections est essentielle pour notre démocratie, elle est toujours une période sensible, de troubles et de peur », a-t-il déclaré. « Je veux dire à tous les Ivoiriens que notre démocratie n’a pas besoin de violence pour s’exprimer », a-t-il ajouté, assurant que « tout sera mis en œuvre pour garantir des élections transparentes, sécurisées et respectueuses des règles démocratiques de l’Etat de droit ».

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Si le pays a connu plusieurs crises électorales meurtrières (3 000 morts en 2010-2011 et 85 en 2020), les derniers scrutins locaux s’étaient déroulés dans le calme. Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter celui qui est au pouvoir depuis 2011 : l’ex-ministre du commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui – son ex-épouse, Simone Ehivet Gbagbo, et l’ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.

Le Monde avec AFP

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