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En Corse, plus qu’ailleurs, la justice ne fait pas que poursuivre des actes répréhensibles. Elle envoie aussi des messages à la société. En plaçant, lundi 6 janvier, en garde à vue six personnes dans le dossier de l’assassinat, le 24 juin 2022, d’un entrepreneur de Propriano, Jean-Christophe Mocchi, un homme sans histoires, elle a aussi tenté de montrer qu’elle entendait avancer dans ce dossier symbole des dérives mafieuses de l’île. « Depuis cette affaire, confirme-t-on, à la mairie, on ne respire plus ici, une chape de plomb pèse sur la ville. D’un côté, il y a les familles et les amis des gens en prison, de l’autre, celles qui ont perdu un parent soutenues par des gens qui ont peur. »
Le dossier judiciaire, auquel Le Monde a eu accès, atteste, en effet, du climat qui règne, à Propriano, et perturbe l’avancée de l’enquête. Il a fallu employer la contrainte pour que les trois amis de la victime, avec qui cette dernière partageait un verre le soir du drame, au bar Le Manhattan, dont le patron de l’établissement, répondent aux questions de la justice. Leur refus de fournir des détails sur le profil du tueur aurait pu entraver les investigations si un autre témoin, continental, n’avait assuré, lui, que le tireur avait agi à visage découvert, le visage seulement barré d’un masque chirurgical, et livré des éléments précis.
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