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Il y a deux ans, une tentative de débattre de la corrida à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une niche parlementaire de La France insoumise, avait avorté. Son promoteur, Aymeric Caron, avait retiré in extremis son texte très discuté, qui prônait l’abolition de la pratique, pour laisser leur chance à d’autres propositions. Ce jeudi 14 novembre, le Sénat devrait bien débattre au sein de son hémicycle des spectacles de corrida, en questionnant cette fois les risques pour les mineurs exposés à cette pratique.

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Une proposition de loi, portée par Samantha Cazebonne (sénatrice Renaissance des Français de l’étranger) et Arnaud Bazin (sénateur Les Républicains du Val-d’Oise), cosignée par une trentaine de sénateurs de différents groupes, demande en effet l’interdiction des spectacles de corrida et des combats de coq pour les moins de 16 ans, au titre de la protection de l’enfance. Celle-ci sera examinée dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI).

« Il y a une nécessité de mettre en cohérence nos lois, défend Samantha Cazebonne. La France légifère sur tous les sujets pour protéger les enfants de l’exposition à la violence, mais au nom de la tradition, il faudrait une exception pour les corridas et les combats de coq, qui nous empêche de respecter les demandes du comité des droits de l’enfant des Nations unies. »

« Des actes de sévice grave »

Depuis janvier 2016, ce comité, chargé de contrôler l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant – ratifiée par la France en 1990 –, demande au gouvernement français de proscrire l’accès des mineurs aux arènes et à la pratique de la tauromachie. Les mêmes recommandations ont été adressées à six autres pays taurins (Portugal, Colombie, Pérou, Equateur, Mexique et Espagne). Dans plusieurs de ses rapports, le comité des droits de l’enfant s’est dit « préoccupé » par « le fait que des enfants soient impliqués dans l’entraînement aux corridas (…) et le fait que des enfants comme spectateurs soient exposés à l’extrême violence des corridas ».

De nombreuses associations de protection animale soutiennent la proposition de loi. « Les actes de tauromachie sont reconnus par la justice comme des actes de sévice grave, mais au nom de la tradition, ils sont tolérés dans certains territoires », déplore ainsi Jacques-Charles Fombonne, président de la Société protectrice des animaux (SPA).

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