A la recherche de sa famille biologique sud-coréenne « depuis toujours », Mia Lee Hansen est parvenue à la retrouver en 2022, grâce à un test ADN. Un « miracle », raconte cette Danoise de 38 ans, adoptée en 1988. Jusque-là, elle s’était crue abandonnée à la naissance pour des raisons financières – ses papiers d’adoption l’attestant. Mais grâce à cette rencontre, elle va découvrir avoir été déclarée mort-née auprès de ses parents biologiques. « L’accouchement était si prématuré qu’ils n’en ont pas douté. Ça a été un bouleversement total d’apprendre qu’ils n’avaient jamais soupçonné mon existence », se souvient-elle. Par la suite, ce choc a pris la forme d’une immense colère, notamment envers son agence d’adoption, « qui n’a jamais admis ce qui est arrivé ».
Mia Lee Hansen fait partie des 367 adoptés originaires de Corée du Sud, de onze nationalités différentes, qui ont déposé en 2022 une pétition auprès du gouvernement coréen. Ils y dénoncent avoir été déclarés, systématiquement et à tort, orphelins, enfants abandonnés ou nés de parents inconnus. Sous la pression d’une dizaine de collectifs soutenant cette démarche, le gouvernement a créé dans la foulée une commission vérité et réconciliation, dont l’enquête a pris fin le 26 mai. Le rapport officiel qui doit en résulter reprendra de façon plus complète les conclusions intermédiaires déjà présentées le 26 mars. Historique, le verdict avait constitué une petite victoire pour les adoptés : dans 56 cas, l’Etat sud-coréen a « failli à sa responsabilité de protéger les droits fondamentaux de ses citoyens », soit par négligence, soit pour avoir facilité le travail des agences en légiférant en leur faveur. La commission recommande des excuses officielles et des réparations pour les victimes.
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