Le parquet sud-coréen a sommé, mardi 17 décembre, le président déchu Yoon Suk Yeol de se présenter d’ici samedi pour un interrogatoire sur sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, sous peine d’un éventuel mandat d’arrêt, selon l’agence nationale Yonhap. Suspendu depuis ce week-end avec l’adoption par les députés d’une motion de destitution contre lui, M. Yoon est sous le coup de deux enquêtes pour « rébellion ».
Tard le 3 décembre, il avait sidéré le pays en proclamant par surprise la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement afin de le museler, avant de devoir rétropédaler avant l’aube sous la pression de l’Assemblée nationale et des manifestants.
L’ex-procureur star de 63 ans risque – tout comme des alliés également impliqués dans son coup de force – la prison à perpétuité et même théoriquement la peine de mort s’il est reconnu coupable de « rébellion ». Il a interdiction de quitter le territoire.
Mardi, le parquet a sommé M. Yoon de se présenter d’ici samedi pour être interrogé, au risque d’être ciblé par un éventuel mandat d’arrêt s’il n’obtempérait pas, a rapporté Yonhap, citant les procureurs. Le président suspendu repousse leurs convocations depuis dimanche.
Une équipe d’enquêteurs de la police, de l’agence anticorruption et du ministère de la défense qui mène la seconde enquête a elle demandé que Yoon Suk Yeol réponde à ses questions mercredi, mais sa requête a été rejetée par le bureau du dirigeant déchu, toujours selon Yonhap.
Les manifestations contre Yoon se poursuivent
Par ailleurs, la Cour constitutionnelle sud-coréenne a lancé lundi l’examen de la procédure de destitution de M. Yoon. Elle doit juger la validité de la motion des députés dans les six mois environ.
Si la Cour la confirme, Yoon Suk Yeol sera déposé et une élection présidentielle devra se tenir dans les deux mois. Le vainqueur serait investi dès le lendemain du résultat, sans l’habituelle période de transition. Pendant ce laps de temps de huit mois maximum, le premier ministre Han Duck-soo assurera l’intérim.
La Cour a fixé au 27 décembre une audition préliminaire, à laquelle M. Yoon ne sera pas tenu d’assister, a expliqué lundi aux journalistes Lee Jean, une porte-parole. « Ce dossier sera considéré comme hautement prioritaire », a-t-elle assuré. L’issue ne fait guère de doute selon la plupart des experts, tant les violations de la Constitution et de la loi reprochées à Yoon Suk Yeol sont flagrantes.
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D’importantes manifestations anti-Yoon se sont multipliées depuis son coup de force, comme de plus petits rassemblements en son soutien, et des protestataires des deux camps ont affirmé qu’ils continueraient à battre le pavé jusqu’au rendu de la Cour. Lundi soir, des centaines de Sud-Coréens ont organisé une veillée dans le centre de Séoul, appelant à la destitution officielle de Yoon Suk Yeol.