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Histoires Web samedi, décembre 14
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Le sort du président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, à la tête du pays se joue de nouveau au Parlement, samedi 14 décembre. Des milliers de manifestants sont attendus devant l’Assemblée nationale, à Séoul, au moment du vote des députés prévu à 16 heures (8 heures à Paris), pour exiger le départ de l’impopulaire chef de l’Etat conservateur, après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale et de faire museler le Parlement par l’armée, le 3 décembre.

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Les organisateurs ont promis de distribuer des repas aux manifestants pour leur remonter le moral malgré les températures glaciales. Et la chanteuse de K-pop Yuri, du groupe Girl’s Generation, dont la chanson Into the New World est devenue un hymne de protestation, a annoncé avoir payé à l’avance des provisions destinées aux participants présents à ce rassemblement. « Restez en sécurité et prenez soin de votre santé », a-t-elle écrit sur une plateforme de discussion.

Le 7 décembre, une première motion de destitution présentée par l’opposition avait échoué, la plupart des députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon ayant quitté l’Hémicycle avant le vote pour empêcher le quorum d’être atteint.

La Cour constitutionnelle doit valider la destitution

Pour être adoptée, la motion doit recueillir au moins 200 voix sur 300. L’opposition menée par le Parti démocrate compte 192 sièges, et le PPP 108. Les adversaires de M. Yoon doivent donc faire basculer au moins huit députés du PPP dans leur camp pour obtenir sa chute. Vendredi, sept députés du PPP avaient déjà publiquement dit qu’ils voteraient pour la destitution, promettant un scrutin serré.

Si la motion passe, M. Yoon, parallèlement visé par une enquête pour « rébellion » et qui a interdiction de quitter le pays, sera suspendu de ses fonctions en attendant que la Cour constitutionnelle valide sa destitution. L’intérim sera alors assuré par le premier ministre, Han Duck-soo. La Cour aura 180 jours pour se prononcer. Seuls six de ses neuf juges étant en fonction – trois autres ont pris leur retraite en octobre et n’ont pas été remplacés à cause du blocage politique en cours – il leur faudra se prononcer à l’unanimité.

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Si la Cour confirme la destitution, M. Yoon, 63 ans, deviendra le deuxième chef de l’Etat de la Corée du Sud à subir ce sort, après la présidente Park Geun-hye, en 2017. En 2004, un vote de destitution du président Roh Moo-hyun par le Parlement avait été invalidé deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle.

Le chef du Parti démocrate, Lee Jae-myung, a exhorté les députés du PPP à se rallier à la cause de la destitution, invoquant leur responsabilité face à l’histoire. « Ce que les législateurs doivent protéger, ce n’est ni Yoon ni le parti au pouvoir (…) mais la vie de tous les gens qui protestent dans les rues glaciales », a lancé M. Lee, vendredi. « L’histoire se souviendra de votre choix », a-t-il lancé.

Les arrestations continuent

Pendant ce temps, le filet policier se resserre sur le président et ses proches collaborateurs. Vendredi, le parquet a annoncé l’arrestation du chef du commandement militaire de Séoul, et le tribunal du district central de la capitale a lancé des mandats d’arrêt contre le chef de la police nationale et contre celui de la police de la métropole, citant un « risque de destruction de preuves ».

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L’ancien ministre de la défense, Kim Yong-hyun, considéré comme celui qui a poussé le président à imposer la loi martiale, avait été le premier à être arrêté, le 8 décembre. Il avait tenté deux jours plus tard de se suicider en détention.

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Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en instaurant soudainement la loi martiale, une première en plus de quatre décennies dans le pays, et en envoyant les forces spéciales de l’armée au Parlement pour essayer d’empêcher les députés de se réunir. Mais 190 élus avaient tout de même réussi à entrer dans le bâtiment, parfois en escaladant les clôtures. Ils avaient voté à l’unanimité une motion exigeant la levée de la loi martiale, pendant que leurs assistants empêchaient les soldats de faire irruption dans l’Hémicycle en barricadant les portes à l’aide de tables, de chaises et de canapés. Le président avait finalement obtempéré, abrogé la loi martiale proclamée seulement six heures plus tôt et renvoyé les soldats dans leurs casernes.

Selon un sondage Gallup publié vendredi, la cote de popularité de Yoon Suk Yeol atteint un plus bas historique de 11 %, et 75 % des personnes interrogées souhaitent qu’il soit destitué.

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Le Monde avec AFP

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