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HISTOIRE TV – MERCREDI 22 JANVIER À 22 H 30 – DOCUMENTAIRE

Réaliser un documentaire sur la Corée du Nord reste difficile. D’ordinaire peu enclin à se dévoiler aux caméras du monde, le pays reclus d’Asie de l’Est est totalement verrouillé depuis la pandémie de Covid-19. Le réalisateur Romain Icard propose pourtant une « plongée dans les coulisses de la dictature la plus fermée du monde » pour « raconter le règne » de l’actuel dirigeant, Kim Jong-un. Il n’y parvient que partiellement.

Organisé de manière chronologique et divisé en trois parties, son documentaire, focalisé sur la question nucléaire, est malheureusement ponctué de quelques imprécisions – ainsi la Corée du Sud n’a jamais signé l’armistice suspendant les combats de la guerre de Corée (1950-1953).

Le déroulé revient sur les origines et le fonctionnement du régime établi après la seconde guerre mondiale, de « culture dynastique, comparable avec ce que les historiens appellent “l’Ancien Régime”, avec un mélange de nationalisme coréen et de marxisme dans sa lecture léniniste, voire stalinienne », explique Andreï Lankov, de l’université Kookmin, à Séoul. Sorti en 2022, le film ne traite évidemment pas de l’implication en 2024 du régime nord-coréen aux côtés de la Russie dans la guerre en Ukraine.

Sommets avec Donald Trump

La première partie, « Naissance d’un despote », évoque la jeunesse et l’arrivée au pouvoir, fin 2011, de Kim Jong-un, qui succède à son père, Kim Jong-il (1941-2011). Dans la seconde partie, « Rocket Man » − un surnom donné par Donald Trump, au plus fort des tensions, en 2017 −, le trait est mis sur la « violence » du jeune dirigeant, qui fait arrêter et exécuter son oncle Jang Song-thaek, en décembre 2013 et assassiner son demi-frère, Kim Jong-nam, en février 2017, tout en enchaînant les tirs de missiles et les essais nucléaires, qui amènent l’ONU à durcir un peu plus les sanctions imposées à la Corée du Nord. Enfin, « Le Diplomate » s’attarde sur les efforts de Kim Jong-un pour tenter de relancer le dialogue, à partir de 2018, et les sommets avec Donald Trump, présentés comme aussi spectaculaires, médiatiques et théâtraux que dénués d’avancées vers la dénucléarisation.

Outre les images d’archives, le documentaire s’appuie sur des témoignages d’interlocuteurs dans leur majorité connus pour leur hostilité à Pyongyang, principalement des Nord-Coréens ayant fui leur pays, comme Thae Yong-ho, ancien diplomate, aujourd’hui député conservateur en Corée du Sud, mais aussi des acteurs des négociations avec le Nord, comme Joseph DeTrani, directeur Asie de la CIA dans les années 2000 ayant participé à des pourparlers avec Pyongyang, ou John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

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Romain Icard élude certains aspects du régime, les enjeux géopolitiques régionaux complexes, les questions internes fluctuantes. Depuis 2013, Pyongyang suit la politique « byongjin », soit le « développement parallèle » de l’économie et du nucléaire. Il aurait été intéressant d’accorder un moment à l’attention réelle que porte Kim Jong-un au bien-être de la population nord-coréenne, un point essentiel à la stabilité du régime. La famine des années 1990 résulte plus de problèmes météorologiques et de la chute de l’URSS que d’un programme nucléaire alors au ralenti.

Corée du Nord, la dynastie nucléaire, documentaire de Romain Icard (Fr., 2022, 71 min).

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