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Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont claqué la porte samedi 23 novembre des consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU à Bakou pour protester contre un projet d’accord bien en dessous de leur demande d’aide financière. L’origine de leur colère est un projet de texte final, non publié officiellement par les organisateurs de la COP29 mais présenté à huis clos aux pays samedi et consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

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Dans ce projet, les pays occidentaux (Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle Zélande) s’engageraient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an, d’ici 2035, leur engagement de financements pour les pays en développement. Très loin des demandes des pays en développement qui exigent au moins le double.

Toute la fin de journée est bouleversée après que des représentants de pays en développement ont quitté une réunion avec la présidence. Une séance de clôture était prévue en début de soirée, 24 heures après la fin théorique de la COP. Mais les délégués se préparent déjà à une seconde nuit de prolongation en faisant des provisions de nourriture. « Nous sommes sortis (…). Nous estimons que nous n’avons pas été entendus », a déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom du groupe des Etats insulaires (Aosis), en compagnie du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. « J’espère que c’est la tempête avant le calme », a rapidement commenté l’émissaire américain, John Podesta.

Mauvais accord ou pas d’accord ?

Le projet d’accord tente de concilier les demandes des pays développés, notamment l’Union européenne, et celles de ceux en développement, qui ont besoin de plus d’argent pour s’adapter à un climat plus destructeur, réchauffé par tout le pétrole et le charbon brûlé depuis plus d’un siècle par les premiers. Les pays occidentaux réclamaient depuis des mois d’élargir la liste onusienne, datant de 1992, des Etats à qui incombe la responsabilité de cette finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s’étaient depuis enrichis.

Mais ces pays semblent avoir obtenu ce qu’ils souhaitaient : le texte stipule clairement que leurs contributions financières resteront « volontaires ». Une première proposition vendredi des pays riches d’augmenter leur promesse de soutien financier à 250 milliards d’ici 2035 avait déjà été rejetée par les pays en développement. Les Européens exigeaient d’autres avancées dans le compromis final. L’UE s’oppose à l’Arabie saoudite et ses alliés qui refusent toute revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre.

« Il y a eu un effort extraordinaire des Saoudiens pour qu’on n’obtienne rien », s’étrangle un négociateur européen. « Nous ne laisserons pas les plus vulnérables, en particulier les petits Etats insulaires, se faire escroquer par les quelques nouveaux pays riches des énergies fossiles qui ont malheureusement le soutien à ce stade de la présidence » azerbaïdjanaise, a dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sans nommer de pays. « Nous faisons tout pour construire des ponts sur tous les axes et obtenir un succès. Mais il est incertain de savoir si nous réussirons », a déclaré le commissaire européen Wopke Hoekstra.

Plus de 350 ONG ont appelé samedi matin les pays en développement à quitter la table des négociations, estimant qu’il valait mieux ne pas avoir d’accord plutôt qu’un mauvais accord.

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Le Monde avec AFP

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