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Il est 18 heures, jeudi 4 juillet, quand résonne sur le parvis de l’Institut du monde arabe (IMA), situé sur les bords de Seine, dans le 5ᵉ arrondissement de Paris, « Douce France », la reprise en mode raï du succès de Charles Trenet par le chanteur franco-algérien Rachid Taha. En réaction à la possibilité d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN), l’IMA a appelé tous ses amis à se rassembler pour réaliser une photo de famille célébrant les richesses de la France multiculturelle. Une centaine de personnes dansent et chantent en chœur sur l’hymne à la France, idyllique et fleur bleu, de Trenet. Des membres du personnel, des habitués de l’Institut, de culture arabe pour une partie d’entre eux.

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Dans un moment pareil, à trois jours du second tour des élections législatives, « se serrer les coudes est impératif, au sens propre et figuré », déclare dans son discours Frédérique Mehdi, la directrice des actions culturelles de l’IMA. Pour elle, ces retrouvailles sont l’occasion de « célébrer une France forte d’une population aux origines ethniques et culturelles variées » mais aussi « fraternelle ». Un rassemblement qui s’est conclu sur la prise « d’un grand portrait de famille ».

Crainte sur le financement

L’initiative a été organisée en quatrième vitesse pour contrer l’inquiétude générée par la montée en force de l’extrême droite, notamment son projet visant à restreindre l’accès des binationaux à des postes à hautes responsabilités. « L’IMA est le “Beaubourg des pays arabes”, il contribue au rayonnement culturel des pays arabo-musulmans en France, explique la Franco-Tunisienne Ines Ben Kraiem, conseillère diplomatique de Jack Lang, le président de l’Institut. La langue arabe étant la deuxième la plus parlée en France, nos actions vont au-delà de celles d’un simple centre culturel », ajoute-t-elle.

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Le Quai d’Orsay est l’un des plus gros contributeurs au budget de l’IMA. Ses équipes redoutent que, dans le cas où le président du RN, Jordan Bardella, deviendrait premier ministre, ce financement d’Etat soit considérablement réduit. « La présence de cette foule bigarrée et joyeuse traduit l’intérêt du grand public pour notre structure », souligne Frédérique Mehdi. Le nombre de visiteurs a dépassé 600 000 en 2022 et, pour 2023, l’IMA tablait sur « une hausse d’environ 15 % ».

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