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Aides à domicile, agents de nettoyage, employés de la restauration, ouvriers agroalimentaires… Ces dernières années, nombre de métiers exigeants physiquement, et avec parfois de fortes contraintes horaires, ont fait face à des difficultés de recrutement, soulignant la nécessité de s’interroger sur leur attractivité. Une nette revalorisation des salaires n’a-t-elle pas permis à l’hôtellerie-restauration, en 2022, de retrouver les candidats qui avaient déserté après la crise sanitaire ?

Dans une étude publiée jeudi 5 décembre, la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) s’est ainsi posé une question simple : « Les expositions à des conditions de travail pénibles sont-elles compensées monétairement ? » En s’appuyant sur son enquête sur les conditions de travail, qui pose aux actifs en emploi les mêmes questions à intervalles réguliers, elle a analysé la relation entre l’exposition à des facteurs de pénibilité et le niveau des salaires entre 1991 et 2019.

La réponse est sans appel : la plupart du temps, il n’y a pas de compensation. La Dares n’en identifie, en 2019, que pour deux des quarante-cinq indicateurs étudiés : lorsque les horaires sont variables ou alternés (comme pour le travail dit aux « 3×8 », pour lequel le salarié peut alterner une semaine de petit matin, une semaine d’après-midi et une semaine de nuit) ou que le « rythme est imposé par des contraintes techniques », une expression qui évoque des cadences soutenues.

« Des salaires plus faibles »

Pire, pour dix-huit indicateurs, il n’y a pas de compensation, et c’est même l’inverse : « exercer un travail avec des contraintes physiques est associé à des salaires plus faibles », nous dit la Dares, qui parle aussi de « malus ». Parmi ces critères : tenir des postures pénibles, porter des charges lourdes, rester debout, effectuer des gestes répétitifs, être exposé à la saleté…

La Dares constate qu’en 1991, les salariés les plus exposés à des contraintes physiques avaient un salaire mensuel net moyen de 400 euros inférieur aux salariés les moins exposés, quand trente ans plus tard, l’écart atteint plus de 600 euros par mois. Cet écart croissant se retrouve également pour le manque d’autonomie des salariés concernés.

Dans le détail, des distinctions apparaissent entre secteurs d’activité (les contraintes horaires sont mieux compensées dans l’industrie, le malus étant plus marqué sur tous les critères dans le tertiaire marchand où l’on retrouve les emplois de la restauration et du nettoyage). Ou entre catégories professionnelles. Mais « femmes et hommes subissent des pénalités salariales relativement similaires (…) pour les contraintes physiques ».

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