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Livre. Dans les idées, la mode est aux formats courts. Non loin des « Classiques de l’écologie » des Presses universitaires de France (PUF), Actes Sud propose à son tour un concept alléchant, avec « Système Terre », qui articule la republication d’un article scientifique à fort retentissement et un texte de mise en perspective signé par un spécialiste du domaine.

C’est le directeur de la collection lui-même, Nathanaël Wallenhorst, qui ouvre la série en commentant, dans Contenir l’emballement bioclimatique (80 pages, 12 euros), un article du chimiste américain Will Steffen avec quinze collègues, paru dans la prestigieuse revue de l’Académie des sciences américaine, PNAS, en août 2018.

Derrière un titre neutre, « Les trajectoires du système Terre durant l’anthropocène », cette synthèse formule une expression-choc, reprise quelques jours plus tard par Nicolas Hulot quittant avec fracas son poste de ministre de l’écologie : la Terre risque de se transformer en « planète étuve ».

Discours en surplomb

Pur produit des sciences du système Terre − discipline intégrée explorant les interactions physiques de la planète −, cette étude repose sur une tentative de définir le seuil au-delà duquel le franchissement de certaines limites susciterait des « rétroactions biogéophysiques » hors de contrôle, touchant notamment au dégel du pergélisol, au dépérissement de la forêt amazonienne, à la destruction des récifs coralliens ou encore à la perturbation de la mousson indienne.

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Ce premier opus de « Système Terre » convainc par la mise en perspective proposée, qui livre au lecteur les clés d’un savoir technique d’autant plus décisif qu’il nourrit les débats de la gouvernance climatique. Remontant jusqu’à Malthus le fil de la question des limites, Nathanaël Wallenhorst, par ailleurs doyen de la faculté d’éducation de l’Université catholique de l’Ouest (Angers), explicite l’apport de cette étude qui s’inscrit dans une série d’articles, de l’identification de neuf grandes limites planétaires en 2009 à une publication de 2023 concluant au franchissement de six d’entre elles. L’article de Will Steffen, lui, documente « l’existence d’un seuil planétaire situé plus ou moins vers 2 °C », résume Nathanaël Wallenhorst.

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