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Elle jurait qu’elle était en campagne pour aller jusqu’au bout. Finalement, Elisabeth Borne se retire de la course à la présidence de Renaissance. Jusqu’ici seule candidate déclarée, l’ancienne première ministre a officialisé sa décision, mercredi 29 octobre, dans un communiqué commun avec Gabriel Attal, avant qu’il annonce sa candidature dans la soirée, via une lettre envoyée aux militants de son parti.

« Ni la situation de notre pays, ni celle de notre parti ne supporteraient la division », écrivent les deux anciens premiers ministres qui « s’engagent pour créer les conditions du rassemblement le plus large possible ». Un « rassemblement » qui a été conquis de haute lutte après des semaines d’âpres tractations où chaque camp avait missionné des négociateurs – l’ex-ministre Franck Riester pour Gabriel Attal et le député du Val-de-Marne Guillaume Gouffier Valente pour Elisabeth Borne.

Les deux parties sont finalement tombées d’accord pour se répartir les postes-clés, notamment la composition du bureau exécutif et de la commission nationale d’investiture, dont un quart des membres devraient être désignés par Elisabeth Borne. Cette dernière deviendra, au passage, présidente du conseil national, un poste créé pour l’occasion.

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Rabibochage

« L’objectif était que Gabriel Attal n’ait pas tous les leviers pour en faire une écurie présidentielle dès maintenant », commente-t-on dans le camp de l’ex-première ministre. Gabriel Attal peut se satisfaire toutefois d’avoir eu gain de cause sur le principal motif de désaccord : sa double casquette de président du groupe Ensemble pour la République (EPR) et de futur secrétaire général du parti. « Il a indiqué qu’il ne souhaitait pas quitter la présidence de groupe », confirme-t-on dans son entourage.

Le rabibochage suffira-t-il à recoller les morceaux ? Ces six semaines de campagne, où Elisabeth Borne était officiellement seule en lice, ont suffi pour mettre en lumière la fragilité du parti présidentiel, fort d’à peine 8 500 adhérents et rongé par les luttes d’influence. Sans désaccord sur la ligne politique, les deux camps se sont livrés à des attaques personnelles, avec en toile de fond les craintes des uns et des autres de se retrouver évincés des instances. Au point d’inquiéter son président d’honneur Emmanuel Macron, soucieux de parvenir à un accord entre les deux candidats, pour garantir « l’unité » de Renaissance.

Les calculs de boutiquiers étant désormais soldés, Gabriel Attal peut poursuivre sa marche dans ce scrutin qui se déroule en deux temps, avec l’élection par les adhérents d’une liste de 150 candidats au conseil national, lors d’un congrès virtuel, les 23 et 24 novembre. Puis la désignation d’un nouveau secrétaire général par les membres des différentes instances dirigeantes, le 7 décembre, lors d’un événement organisé à Paris.

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