Tout repose sur un homme seul, sûr de son expérience, méprisant les experts, la concertation avec les alliés et même les membres de sa propre administration. Un président américain face à l’histoire, entouré de courtisans, tiraillé entre l’affirmation de la puissance de son pays, sans penser au lendemain, et la fidélité à son engagement : le rejet des aventures militaires funestes. Ainsi se présente Donald Trump, au moment d’un choix pouvant définir son second mandat et déstabiliser durablement le Moyen-Orient. Les Etats-Unis doivent-ils s’engager aux côtés d’Israël pour détruire les installations du programme nucléaire iranien, voire favoriser un changement de régime ? Cette tentation ne cesse de se renforcer, à la vue des réussites de l’Etat hébreu, provoquant divisions et fébrilité au sein même du monde MAGA (« Make America Great Again »).
« Nous avons à présent un contrôle complet et total des cieux au-dessus de l’Iran », écrivait Donald Trump, mardi matin, et ce « nous » semblait dessiner, avec appétit, une coproduction. « Capitulation sans conditions », réclamait-il, plus tard, à Téhéran sur son réseau Truth Social, en précisant qu’« au moins, pour le moment », la vie du Guide suprême iranien, Ali Khamenei, n’était pas en danger. Cette escalade verbale était d’autant plus notable qu’elle intervenait avant le conseil de sécurité nationale, réuni à la mi-journée. Soit le moment où le commandant en chef est supposé entendre les plus hauts responsables de l’armée, des services de renseignement et de la diplomatie, avant de prendre sa décision.
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