Rachida Dati aurait-elle perçu de l’argent de la part de GDF Suez pour défendre les intérêts de l’industrie gazière au Parlement européen ? C’est l’hypothèse et la principale révélation du numéro de « Complément d’enquête » consacré à la ministre de la culture, diffusé jeudi 5 juin sur France 2, et que Le Monde a pu visionner en avant-première.
Intitulé « Rachida Dati, la conquête à tout prix », le reportage revient sur le parcours singulier de l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy et dresse le « portrait d’une femme d’affaires en politique aux pratiques parfois déconcertantes ». Au cœur de ces « pratiques », deux dossiers : celui de l’affaire Carlos Ghosn, du nom de l’ex-PDG de Renault-Nissan, dans laquelle Mme Dati est mise en examen pour « corruption passive » et « recel d’abus de pouvoir », et un autre en lien avec GDF Suez, qui n’est pas judiciarisé.
Dans cette seconde affaire, le seul élément connu de la justice est cryptique et guère signifiant en soi. Quelques mots écrits à la main dans un cahier à spirale saisi par les enquêteurs en 2019 dans le bureau de l’assistante de la maire du 7e arrondissement : « GDF 250 » juste à côté de « Renault 300 ». Les journalistes de « Complément d’enquête » émettent l’hypothèse que ce « 250 » correspondrait à une somme de 250 000 euros perçue en deux fois par Mme Dati pour défendre les intérêts de GDF Suez au Parlement européen, où elle siégeait entre 2009 et 2019.
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