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Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette sem ine, focus sur trois compilations qui nous font voyager dans le temps et dans l’espace, des townships de l’ex-Rhodésie (l’actuel Zimbabwe) jusqu’au Paris des diasporas ouest-africaines.

« Joburg Bound », de New Tutenkhamen

Au début des années 1970, les townships de la capitale rhodésienne, Salisbury (qui deviendra Harare à l’indépendance du Zimbabwe, en 1980), bruissent de sonorités nouvelles venues de divers horizons. Des groupes commencent en effet à fusionner le rock anglo-saxon, la rumba congolaise, le mbaqanga sud-africain, la soul et les rythmes traditionnels, attirant l’attention des maisons de disques sud-africaines.

En 1974, la Teal Record Company envoie ainsi le batteur Crispen Matema à la recherche de nouveaux talents, suivi de près par le saxophoniste West Nkosi pour le compte de Gallo Records. Les groupes qu’ils repèrent et enregistrent ont pour noms The Baked Beans, The Acid Band ou encore New Tutenkhamen, et font l’objet de la nouvelle compilation du label allemand Analog Africa, Roots Rocking Zimbabwe : The Modern Sound of Harare’Townships, 1975-1980, parue vendredi 2 mai en vinyle, CD et numérique.

« Dzen Ye Kokloo », de King Solomon

C’est aussi à un mélange de musiques modernes et traditionnelles, connu sous le nom de « burger highlife », qu’est consacrée la prochaine compilation de Kalita Records. Intitulée Borga Revolution ! Ghanaian Dance Music in the Digital Age, 1984-​1999 (Volume 3), celle-ci sortira le 16 mai en vinyle et numérique.

Dans ce troisième volet dévolu au genre (après deux premiers en 2022 et 2023), le label britannique continue d’explorer ce qu’il qualifie de « phénomène révolutionnaire », lorsque, à partir des années 1980, des musiciens ghanéens exilés en Europe et aux Etats-Unis se sont emparés des synthétiseurs et boîtes à rythmes pour fusionner les mélodies d’Afrique de l’Ouest avec le disco, le funk et le boogie. « Ce volume comprend des titres rares et recherchés d’artistes tels qu’Obibini Takyi, Osei Banahene et Okyerema Asante, ainsi que des pionniers (…) George Darko et Lee Dodou », affirme Kalita Records.

« La vie est si belle », d’Aïchata Sidibé

Enfin, direction Paris dans les années 1990, 2000 et 2010. C’est en effet dans la capitale française qu’officiait Gaye Mody Camara, un producteur musical né à Abidjan et élevé à Kayes, au Mali. Après avoir commencé par vendre des noix de kola et des tissus sur les marchés parisiens, il a créé Camara Production pour mettre en valeur la musique des membres de la diaspora ouest-africaine, principalement du Mali – comme la chanteuse Aïchata Sidibé – mais aussi du Sénégal, de Mauritanie, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de Gambie.

Un catalogue original que le label français Hot Mule fait aujourd’hui revivre dans sa compilation Wagadu Grooves Vol. 2 : The Hypnotic Sound of Camara, 1991​-​2014, parue fin février en vinyle et numérique, après un premier volet en 2024. On y trouve douze morceaux qui mêlent djembé et boîte à rythmes, kamélé ngoni et synthétiseur, échos du passé et prémices de l’avenir.

Lire aussi | Mélodies voyageuses : la sélection musicale du « Monde Afrique » #227

Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

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