L’endroit avait tout d’un monde idéal pour Airbnb. Un nom connu dans le monde entier, un flot de touristes ininterrompu, des monuments iconiques, une offre de divertissement à nulle autre pareille, un parc hôtelier cher et saturé… New York et le géant de la location de courte durée ne pouvaient que « matcher ». Et pourtant, l’histoire a tourné au cauchemar pour la société californienne : New York, la « ville qui ne dort jamais », dans un Airbnb tout du moins.
La capitale de la finance mondiale, où chacun peut se réinventer en autoentrepreneur immobilier, a longtemps représenté l’un des plus gros marchés de la location de courte durée. Mais désormais, l’usager de la plateforme qui cherche un meublé pour une famille à Greenwich Village, à Soho, à Tribeca, ou dans un autre des quartiers emblématiques de Manhattan, aura la surprise de découvrir une carte quasi vide. Inutile de se tourner vers Brooklyn, le Queens, le Bronx et Staten Island, où la législation s’applique également. Les inconditionnels peuvent, en revanche, toujours aller chercher de l’autre côté de l’Hudson River, à Jersey City (New Jersey), où les règles sont plus souples mais d’où Central Park paraît lointain.
L’enfer pour Airbnb se résume en deux lettres et deux chiffres : « LL18 », pour Local Law 18 (« loi locale 18 »), l’appellation de la régulation adoptée en 2022 et mise en œuvre en septembre 2023, qui a eu pour effet de bouter la firme hors de la ville, ou presque. La LL18 a souvent été présentée comme une interdiction pure et simple d’Airbnb, mais il s’agit, en réalité, de la mise en place de règles très strictes, qui limitent de fait les activités de la plateforme.
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