Passer l’hiver. Pour survivre à la mauvaise saison, les animaux ont inventé l’hibernation (ou l’hivernation). Les plantes, elles, entrent en dormance. Un joli nom pour désigner la mise au repos de leurs tissus reproductifs et de leurs bourgeons, afin de les protéger des dégâts liés au froid et au gel.
Prenons les arbres à feuillage caduc. Qu’il neige, qu’il givre ou qu’il vente, ils se sont préparés à affronter ces frimas dès la fin de l’été. « L’hiver s’est abattu sur toute floraison/Des arbres dépouillés dressent à l’horizon/Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes. » Non seulement leurs branches se sont dévêtues de leurs habits verts, comme le dépeint Guy de Maupassant dans le poème Nuit de neige (recueil Des vers, 1880), mais la sève y circule au ralenti. Et les bourgeons qu’ils ont formés durant l’été – ceux qui donneront naissance aux feuilles ou aux fleurs au printemps suivant – sont donc entrés en dormance.
Mise en veille
Ils ont commencé, dès la fin de l’été, par s’engager dans un processus de paradormance. Cette mise en veille est gouvernée par les feuilles et les fruits à proximité, et par les racines et les rameaux plus distants, toujours en activité. « Ces organes tirent à eux l’eau, les minéraux et les sucres, dont les bourgeons sont alors privés. De surcroît, ils produisent des hormones qui inhibent la croissance des bourgeons », explique Isabelle Chuine, écologue au CNRS, à Montpellier, sur Canal UVED (université virtuelle environnement et développement durable).
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