Comment le service est devenu décisif dans le tennis moderne

Ses premières balles ont fusé à plus de 220 km/h. Dès le début, à Roland-Garros, le « serial serveur » français Giovanni Mpetshi Perricard a usé de son arme fatale : le service. Un coup devenu essentiel dans le tennis moderne, y compris sur l’ocre des Internationaux de France, surface pourtant réputée pour atténuer l’effet du coup.

Nourris par des données de plus en plus fines, les joueurs et leurs entraîneurs scrutent le coup avec énormément d’attention. Vitesse, zones visées, effet imprimé à la balle… Tout est fait pour optimiser cet engagement et débuter l’échange avec un avantage.

Une prédominance du service, principalement sur le circuit masculin

Voici à quoi ressemblait le service au XIX^e siècle : dans un mouvement de cuillère délicat et ample, le serveur envoie la balle en cloche. De l’autre côté du filet, le joueur adverse a tout le temps de déterminer le placement idéal pour la renvoyer.

Aujourd’hui, le geste est rapide, tranchant. La balle fuse, sa vitesse dépasse les 200 km/h, laissant à peine le temps au receveur de réagir.

La puissance a supplanté le flottement. En quelques dizaines d’années, la professionnalisation du tennis a vu l’abandon définitif de la raquette en bois pour un modèle en graphite plus puissant et la multiplication de joueurs ultra-spécialisés et sur-entraînés au physique taillé pour le service.

Le circuit masculin incarne particulièrement ce changement, avec un service qui tend aujourd’hui à dicter le scénario du jeu. Si les statistiques varient de match en match, notamment en fonction du niveau du joueur adverse, la tendance globale est nette : sur la dernière saison, un joueur du top 100 de l’ATP a gagné en moyenne 80 % de ses jeux de service contre 20 % de ses jeux de retour. Chez les femmes, le rapport de force est plus équilibré : elles remportent 65 % de leurs jeux de services mais réussissent dans le même temps à obtenir 35 % de leurs jeux de retour.

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