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Deux semaines seulement après le massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre 2023, je mettais en garde dans cette chronique contre l’aveuglement d’Israël qui, en s’acharnant contre la population de Gaza, ferait immanquablement le jeu de la milice islamiste. J’appelais l’Etat hébreu et ses alliés à « ne pas tomber dans le piège du Hamas à Gaza » et à « ne pas laisser le Hamas l’emporter [là-bas], même sur un champ de ruines ». Les représailles israéliennes prenaient déjà la forme d’une vague de bombardements d’une violence inouïe.

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Cependant, le « piège du Hamas » visait à attirer l’armée israélienne dans une réoccupation terrestre de l’enclave palestinienne. Cette réoccupation, amorcée le 27 octobre 2023, se poursuit quinze mois plus tard, en dépit des redéploiements militaires de ces dernières semaines. Et chaque escalade israélienne, avec l’offensive du 6 mai 2024 sur Rafah, puis la campagne de dépopulation du nord de Gaza, lancée le 6 octobre 2024, n’ont ajouté que des ruines aux ruines, sans pour autant compromettre la prééminence du Hamas.

L’état-major israélien a en effet cédé à la fascination pour des bilans purement statiques, comme s’il suffisait de réduire le « stock » de combattants du Hamas pour éliminer la « menace terroriste ». Non seulement cette obsession des chiffres a pu justifier la mort de dizaines, voire de centaines de civils pour chaque « cible » visée, mais elle a ignoré la dynamique de recrutement du Hamas, laquelle est accentuée par le caractère plus ou moins aveugle des frappes israéliennes.

Mohammed Sinouar plutôt que Yahya

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine sous Joe Biden, a ainsi déclaré, le 14 janvier, que « le Hamas [avait] recruté presque autant de militants qu’il en [avait] perdu », y voyant la « recette d’une insurrection durable et d’une guerre perpétuelle ». Il n’en est que plus regrettable que l’administration démocrate ait soutenu avec constance une politique israélienne aussi erronée, préparant ainsi le terrain aux diktats du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump.

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