« J’ai toujours été très proche de ma tante maternelle, qui est aussi ma marraine. Quand j’étais enfant, elle habitait à une quinzaine de minutes de chez mes parents, et nous nous voyions tous les week-ends. Nous passions des vacances ensemble. Pour mes 18 ans, elle m’a invitée à Londres. Pendant toute ma jeunesse, son mari et elle ont sans doute été les gens que nous avons vus le plus souvent, et nos relations étaient empreintes d’une grande tendresse.
A la fin de mes études, en 2018, je suis partie dans les Pyrénées. Au départ, je devais y rester le temps d’un stage, et finalement je m’y suis installée pour de bon. Le contact s’est distendu avec ma tante. Elle ne prenait pas beaucoup de mes nouvelles et répondait peu à mes messages. Elle n’est venue qu’une fois me voir, à la faveur d’une visite à son fils. Je n’y pensais pas plus que cela parce que, lorsque nous nous retrouvions à Paris, tout était comme avant, notre lien était intact.
J’ai rencontré mon compagnon, et j’ai vite senti que cette partie de ma vie n’intéressait pas du tout ma tante. Quand je les ai présentés, elle s’est montrée cordiale avec lui, sans plus – alors qu’il a noué un lien d’attachement fort avec mes parents, par exemple. C’était un peu bizarre. Elle ne me posait presque aucune question sur lui. “Et lui, ça va ?”, un point c’est tout. Je me suis dit qu’elle avait peut-être peur que ma relation avec lui m’éloigne d’elle.
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