« Ma mère m’a eue à 23 ans. J’étais toute petite lorsqu’elle et mon père ont divorcé. Lui, je ne l’ai jamais revu. Quand j’avais 4 ans, elle s’est remariée avec mon beau-père, et ce sont eux qui m’ont élevée, avec mes deux demi-frères de six et neuf ans plus jeunes que moi.
D’aussi loin que je me remémore, j’ai toujours eu des relations compliquées avec mes parents. Mon beau-père était un homme de devoir, très impliqué matériellement dans notre éducation, mais aux prises avec les démons de sa propre enfance, ce qui le rendait parfois tyrannique et violent verbalement. Ma mère, elle-même coincée dans des relations compliquées avec sa propre mère, se montrait souvent manipulatrice ou dévalorisante. Je n’ai jamais été victime de maltraitances systématiques. Je dirais plutôt que c’était une accumulation de vexations.
J’ai des souvenirs joyeux de mon enfance, bien sûr : un retour de l’école, un jour, où pour me consoler d’une journée difficile, ma mère m’avait donné une souris en chocolat ; des expos visitées en famille qui me procuraient une grande joie ; un anniversaire où ma mère m’avait autorisée à inviter des amis et où j’ai dansé sur Sweet Dreams d’Eurythmics.
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