« Je suis de nature très raisonnable. J’ai toujours été assez sérieuse, je n’ai jamais fait de grosse bêtise, j’ai suivi un parcours classique, en partie pour rassurer mes parents sur le fait que je n’allais pas faire de “conneries” dans la vie. Je ne suis pas une hédoniste ou une épicurienne. J’ai un peu bourlingué pendant mes études, avant de revenir à Rennes : j’ai habité en Italie, à Bordeaux, à Nantes, à Paris. J’ai toujours eu la chance d’avoir beaucoup d’amis d’horizons et de parcours différents. J’ai passé du bon temps avec eux.
Petit à petit, nous nous sommes casés. Arrivés à 25, puis 30 et encore plus à 35 ans, mes amis ont commencé à faire des enfants. Moi, je n’étais pas du tout dans cet état d’esprit-là. Je voyais la parentalité comme un frein social. Même si j’étais avec mon compagnon depuis dix ans, j’avais du mal à me décider, je ne pouvais pas m’empêcher de porter un regard négatif sur la maternité. J’ai moins vu mes amis, mais je sais bien que les premières années avec un enfant sont très prenantes, et je ne m’inquiétais pas vraiment : je savais que c’était temporaire, et il n’y avait pas d’éloignement véritable. Je m’arrangeais pour les voir quand et comme ils le pouvaient.
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