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Sur le banc des ministres à l’Assemblée nationale, jeudi 16 janvier, François Bayrou boit les paroles du premier secrétaire du Parti socialiste : à la tribune, Olivier Faure annonce qu’il ne votera pas la motion de censure déposée par les « insoumis », les écologistes et les communistes. « Après beaucoup de travail, de discussions, de négociations », le premier ministre a enfin réussi à « décrocher » les députés socialistes de La France insoumise (LFI).
Là où ses trois prédécesseurs ont échoué depuis 2022, le maire de Pau est parvenu à obtenir non pas une majorité dans l’Hémicycle, mais l’assurance que le groupe PS, en position charnière, ne mêlera pas ses voix à celles de LFI et du Rassemblement national (RN) pour le renverser. Son gouvernement échappe ainsi, au moins provisoirement, à la tutelle du RN. « Un autre chemin se dégage », souffle le premier ministre ce 16 janvier, date à laquelle Jean-Luc Mélenchon avait promis de le faire tomber.
Certes, il sera un premier ministre sous surveillance du PS, comme son prédécesseur était un premier ministre sous surveillance du RN. « Si nous avons le sentiment que le débat est verrouillé », « si tout apparaît comme un simple simulacre », « nous déposerons une motion de censure », prévient Olivier Faure, qui veut incarner « une gauche qui fait céder le gouvernement ». Une épée de bois qui n’inquiète pas le premier ministre. « Faure ne pouvait pas dire autre chose », juge-t-on à Matignon. Face aux « insoumis » qui hurlent à la trahison du PS, l’intérêt des socialistes est de continuer à mettre la pression sur le gouvernement, comprend-on Rue de Varenne. « Notre vocation (…) est d’arracher jour après jour toutes les victoires possibles », lance le député de Seine-et-Marne.
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