Français
English
Deutsch
Italiano
Русский
Español
En costume gris à col traditionnel, le visage impassible, debout dans sa limousine au toit ouvert, Xi Jinping a remonté l’immense avenue de la Paix-Eternelle, à Pékin, passant en revue 45 formations de l’Armée populaire de Libération. « Camarades, vous avez travaillé dur ! », a lancé le président chinois à ses troupes. « Au service du peuple ! », ont répondu, de la même voix déterminée, les hommes et femmes en uniforme kaki, beige clair, bleu marine ou blanc, tournant mécaniquement la tête pour suivre du regard le dirigeant, sans jamais cligner des yeux, d’une raideur à toute épreuve, malgré la chaleur qui accablait déjà la capitale en cette matinée.
Les dizaines de milliers de soldats ont ensuite défilé, accompagnés d’une série de nouvelles armes, drones, avions de chasse, bombardiers stratégiques et missiles hypersoniques, ainsi que nucléaires, témoins d’une capacité de dissuasion modernisée. Ce mercredi 3 septembre, Xi Jinping a fait des célébrations des 80 ans de la fin de la seconde guerre mondiale, nommée en Chine « guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise » et « guerre mondiale antifasciste », une titanesque démonstration de force à destination du monde, de ses ennemis en particulier.
Quelques dizaines de minutes plus tôt, le chef de l’Etat, du parti et de l’armée, depuis plus de douze ans, s’était avancé à la tribune érigée à la porte de la Cité interdite, sur la place Tiananmen, flanqué à sa droite du président russe, Vladimir Poutine, et à sa gauche du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Arrivé dans son train blindé, la veille, avec sa fille, le dictateur de Pyongyang profite de la place de choix qui lui est offerte, entre ces deux géants géopolitiques. Une façon aussi pour la Chine d’affirmer sa prééminence après le rapprochement entre la Corée du Nord et la Russie, matéralisé par l’envoi de soldats nord-coréens sur le front ukrainien.
Il vous reste 80.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
