Voici François Bayrou prévenu. La chasse aux « comités Théodule » (désignant des instances jugées inutiles) qu’il a lancée pour lutter contre une « bureaucratie » jugée « incroyablement lourde » risque de rapporter beaucoup moins que ce qu’il espérait. C’est ce qui ressort du rapport publié jeudi 3 juillet par la commission d’enquête du Sénat sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’Etat.
« Plus de 1 000 agences, organes ou opérateurs exercent l’action publique » sans contrôle démocratique réel, avait affirmé le premier ministre dans son discours de politique générale, le 14 janvier, parlant d’« un labyrinthe dont un pays rigoureux peut difficilement se satisfaire ». Dans la foulée, la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, avait affiché son intention de supprimer, de fusionner ou de réintégrer dans les ministères un tiers des agences et des opérateurs de l’Etat (hors universités), pour gagner au moins 2 à 3 milliards d’euros entre deux et trois ans.
A l’issue de cinq mois de travail, la commission d’enquête constituée à l’initiative du parti Les Républicains (LR) ne valide absolument pas ces chiffres. Selon son président, le sénateur (Parti communiste français) du Val-d’Oise Pierre Barros, et sa rapporteuse, Christine Lavarde (LR, Hauts-de-Seine), une rationalisation des agences et opérateurs de l’Etat est certes souhaitable. Mais l’économie à en attendre ne dépasse pas 550 millions d’euros à terme, soit quatre à cinq fois moins que ce qui était avancé. Un correctif d’autant plus marquant qu’il vient d’une commission transpartisane, et d’une sénatrice qui soutient l’exécutif.
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