La remise en question est inhabituelle pour la très respectée inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), et vise un dossier politiquement sensible. Mardi 29 avril, la commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires a annoncé avoir été destinataire d’une lettre d’une inspectrice générale.
Cette dernière a participé à la mission d’inspection sur le collège Stanislas, commandée par l’ancien ministre de l’éducation Pap Ndiaye à la suite de plusieurs articles de presse dénonçant notamment un climat homophobe et sexiste. Les conclusions de cette mission ont été remises à son successeur, Gabriel Attal, au cours de l’été 2023. « Dans ce courrier, on a des éléments qui prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré par rapport aux témoignages recueillis lors de cette inspection, et notamment autour (…) du climat plutôt homophobe et raciste de l’établissement », a révélé la présidente de la commission et députée socialiste de Seine-Saint-Denis, Fatiha Keloua Hachi.
Le député « insoumis » du Val-d’Oise Paul Vannier, corapporteur de la commission, a estimé pour sa part que ce témoignage était « une bombe ». « Il y a manifestement une inspection générale qui apparaît sous tutelle, donc la question est de savoir de qui, comment, pourquoi », a-t-il ajouté. La commission a ainsi décidé de convoquer les auteurs du rapport sur le collège Stanislas, institution catholique élitiste du 6e arrondissement de Paris. Au nombre de quatre, dont trois sont désormais retraités, ils seront entendus le 20 mai.
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