La justice a condamné le chroniqueur de CNews Jean-Claude Dassier à 1 000 euros d’amende avec sursis pour des propos antimusulmans tenus à l’antenne en décembre 2022, selon un jugement consulté par l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de Mediapart.
« Les musulmans, ils s’en foutent de la République », avait déclaré l’ancien dirigeant de la chaîne LCI et ex-président du club de foot Olympique de Marseille, lors d’un débat sur la délinquance juvénile, suscitant un tollé. L’Union des mosquées de France avait annoncé porter plainte en janvier 2023.
Ce sont des « propos outrageants et méprisants (…) venant rabaisser et jeter le discrédit sur toutes les personnes de confession musulmane », a estimé le tribunal correctionnel de Paris dans son jugement daté du 10 février. Il a reconnu le chroniqueur coupable d’« injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».
Amende en 2021 pour des propos d’Eric Zemmour
Absent de son procès le 4 décembre 2024, et non représenté par un avocat, Jean-Claude Dassier doit verser à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, partie civile, 1 000 euros « en réparation de son préjudice moral », et 1 000 euros pour les frais de justice.
Fin 2022, la présentatrice de CNews Barbara Klein s’était désolidarisée, au nom de la chaîne et de sa rédaction, des propos tenus deux jours plus tôt par le chroniqueur et non contredits en plateau.
De retour à l’antenne en février 2023, ce dernier avait reconnu « une erreur » : « Parfois, dans la passion du moment, on a tendance à généraliser, à globaliser (…). Il faut s’excuser toujours quand on commet des inexactitudes. »
Le rapporteur indépendant saisi par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a estimé depuis qu’il n’y avait pas matière à ouvrir une procédure de sanction contre CNews.
La chaîne d’info, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est régulièrement accusée par la gauche de véhiculer des idées d’extrême droite.
En 2021, le régulateur lui avait infligé une amende de 200 000 euros pour « incitation à la haine » et « à la violence » après des propos d’Eric Zemmour qualifiant les migrants mineurs isolés de « voleurs », d’« assassins » et de « violeurs ». Une sanction confirmée en janvier par la Cour européenne des droits de l’homme.
Ces propos ont, par ailleurs, valu à l’homme politique d’extrême droite une condamnation en appel à 10 000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale, en septembre 2024. Sollicitée par l’AFP, CNews n’a pas donné suite dans l’immédiat.