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Une prise de conscience mais des actes toujours bien trop timides pour limiter un réchauffement climatique aux conséquences dramatiques. Jeudi 24 octobre, à deux semaines de la 29e Conférence des parties (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publie son quinzième « Emissions Gap Report ». « Il existe un lien direct entre l’augmentation des émissions et les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et intenses. Partout dans le monde, les populations paient un lourd tribut », a alerté Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en parallèle de la divulgation de cette étude.

Selon ce document, le dégagement des gaz à effet de serre (GES) est toujours bien trop important pour limiter la hausse des températures mondiales en dessous des seuils fixés par l’accord de Paris en 2015, soit « nettement en dessous de + 2 °C » et si possible à + 1,5 °C. Dans la ligne de la littérature scientifique, le PNUE prévoit plutôt un réchauffement de + 3,1 °C à la fin du siècle si les contributions déterminées au niveau national (CDN, les engagements climatiques définis par les Etats eux-mêmes) ne sont pas renforcées drastiquement. Signe que la situation ne cesse d’empirer, l’ONU tablait en 2023 sur une hausse de 2,5 °C à 2,9 °C en 2100. « L’ambition ne signifie rien sans action », alertent les auteurs des Nations unies.

Du côté de l’ambition, la majorité des Etats semble lucide sur l’importance de l’enjeu. Cent une parties, représentant cent sept pays et couvrant environ 82 % des émissions mondiales de GES, ont déjà pris des engagements de zéro émission nette à plus ou moins long terme (2050 pour l’Union européenne (UE), 2060 pour la Chine…). Mais la mise en œuvre de l’action est beaucoup trop lente.

Le rapport estime ainsi que les émissions liées aux activités humaines ont progressé de 1,3 % entre 2022 et 2023, soit un rythme supérieur à la moyenne de la décennie 2010-2019 (+ 0,8 %). En 2023, l’ensemble des pays a ainsi dégagé 57,1 gigatonnes d’équivalent CO2. Le secteur de l’énergie est resté le plus grand contributeur mondial avec 15,1 gigatonnes suivi par celui des transports (8,4 gigatonnes), de l’agriculture (6,5 gigatonnes) et de l’industrie (6,5 gigatonnes). Responsable de 2 % du total des émissions, l’aviation a affiché la plus forte croissance, soit 19,5 % en 2023 par rapport au niveau de 2022 (contre une croissance annuelle moyenne de 3,1 % de 2010 à 2019).

La Chine, plus grande émettrice

« Nous épuisons notre budget carbone année après année et l’humanité n’est pas du tout sur la bonne trajectoire, résume la climatologue suisse Sonia Seneviratne, professeure à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich et vice-présidente du groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il faudrait atteindre la neutralité carbone en 2050 au plus tard. Pour arriver à cet objectif, les scénarios scientifiques évalués par le GIEC tablent sur environ 90 % de réduction d’émissions de CO2. La transition est nécessaire dans tous les secteurs et on commence tout juste à l’apercevoir dans certaines zones. »

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