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Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast « Chaleur humaine », répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici. Et si vous cherchez une question déjà posée (et la réponse qui va avec), vous pouvez les retrouver par là : Climat : vos questions.

Vous pouvez désormais retrouver « Chaleur humaine » dans un canal spécifique sur Instagram, pour suivre les informations, mais aussi discuter des épisodes. C’est par là (mais uniquement sur votre téléphone, pas sur votre ordinateur).

La question de la semaine

« Est-ce que l’éducation nationale a prévu un plan pour faire face aux effets du changement climatique dans les prochaines années ? Quand on voit qu’avec une vague de chaleur en juin il faut fermer des classes, on se dit que non… » Question posée sur LinkedIn par Marie (vous pouvez toujours écrire et adresser vos questions à l’adresse [email protected]).

Ma réponse : Non, l’éducation nationale n’est pas prête à faire face aux canicules à venir, et ne semble pas avoir pris la mesure du problème. Au moins 80 % des établissements scolaires devraient être rénovés pour consommer moins d’énergie et faire face à la chaleur. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous recommande (chaudement) l’enquête de mes collègues Eléa Pommiers et Sylvie Lecherbonnier, publiée il y a deux ans mais encore totalement d’actualité. Vous pouvez la lire ici.

1/Les canicules sont déjà un problème pour l’école

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines augmente de manière continue les températures et le risque de se retrouver confrontés à des vagues de chaleur. Ces dernières années, l’éducation nationale a déjà dû reporter les épreuves du brevet en 2019 et a connu un été très difficile lors de la canicule de 2022.

Ce que montrait l’enquête de mes deux collègues du Monde a été confirmé par une mission d’information parlementaire sur le sujet : l’école n’a pas de vision d’ensemble des bâtiments. Les responsabilités entre les villes, les départements, les régions et l’Etat sont diluées, et aucun plan de « confort d’été » n’a été élaboré et encore moins mis en œuvre.

Résultat : la situation est très différente d’une région à l’autre, et, surtout, d’un bâtiment à l’autre. Il est difficile d’avoir une estimation précise, mais, selon plusieurs experts, plus de 80 % des établissements scolaires ont besoin d’une rénovation thermique. Et plus de la moitié des écoles devraient connaître des températures supérieures à 35 °C à l’intérieur des salles de classe en 2035.

Les conséquences peuvent être très négatives pour les élèves, mais aussi pour les personnels de l’éducation nationale, qui ne sont pas toujours formés à ces enjeux. Un autre point important : la chaleur a des incidences sur la qualité de l’apprentissage. Plus il fait chaud, moins on arrive à se concentrer. Ma collègue Cécile Cazenave en a fait l’expérience dans un reportage que vous pouvez retrouver ici. (Et voici, par ailleurs, une étude scientifique édifiante sur le sujet, datée de 2019.)

2/Comment faire face aux années à venir ?

La situation va s’aggraver : si l’on suit la trajectoire actuelle, les jours de canicule vont être plus nombreux et plus intenses, et davantage répartis sur le territoire. Dans cette édition précédente de l’infolettre « Chaleur humaine », la climatologue de Météo-France Lola Corre expliquait que, dans une France très réchauffée, l’été 2022, avec trente-trois jours de canicule, serait considéré comme un été relativement frais. Et que les canicules pourraient fréquemment commencer au début du mois de juin et se terminer en septembre ou en octobre.

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Les experts et les parlementaires s’accordent sur la nécessité d’un grand chantier de rénovation des bâtiments scolaires, qui pourrait coûter entre 40 milliards et 50 milliards d’euros d’ici à 2050. Cela implique de lever des obstacles de financement et de s’attaquer aussi bien aux bâtiments qu’à la végétalisation des cours d’école.

Surtout, dans l’attente de la rénovation globale d’un bâtiment scolaire, il ne faut pas perdre de temps et mettre en œuvre les moyens à portée de main pour rendre les salles de classe moins brûlantes. Ouvrir les écoles plus tôt pour aérer les salles, installer des ventilateurs, faire poser des couvertures de survie sur les baies vitrées, aménager des espaces ombragés, généraliser des points d’eau, concentrer les examens le matin : ces pistes ne vont pas tout résoudre, mais elles peuvent nous faire gagner du temps.

Pour en savoir plus, vous pouvez relire le tchat consacré à ce sujet, dans lequel mes collègues Eléa Pommiers et Sylvie Lecherbonnier répondent précisément à de nombreuses questions. A retrouver ici.

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