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FRANCE 5 – VENDREDI 15 NOVEMBRE – 21 H 05 – DOCUMENTAIRE

« Je n’ai pas vu le temps passer », affirme Claude Lelouch, 87 ans. Entre les bouts d’essai de Le Propre de l’homme (1961), qu’il fait mine de découvrir ici en introduction, et Finalement, son 51e long-métrage, sorti le 13 novembre, l’homme de cinéma assure qu’il ne s’est « pas emmerdé une seconde ». Il nous le prouve, une fois encore, dans ce documentaire qui lui est consacré, ponctué de « Génial, c’est fantastique ! ».

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En s’appuyant sur les extraits de ses plus grands films, les archives de retentissantes interviews, une vingtaine de making-of (dont un mémorable face-à-face entre Jean-Paul Belmondo et un lion dans Itinéraire d’un enfant gâté) et quelques archives personnelles, Claude Lelouch nous fait ainsi partager, avec une énergie réjouissante, son bonheur de tourner.

Il en rappelle l’origine : pendant l’Occupation, alors que sa mère le cachait dans les salles obscures de Paris, « parce que l’on n’arrêtait pas les juifs dans les salles de cinéma ». Là, il découvre qu’à l’écran, « les gens étaient les mêmes que dans la rue mais en plus beaux, plus intelligents, plus courageux. Je me suis dit : le cinéma, c’est la vie en mieux ».

Critiques virulentes

Ensuite, il y a la « méthode Lelouch », inchangée depuis sa première interview, à 22 ans : tenir lui-même la caméra et déstabiliser les acteurs par un rythme soutenu et l’absence de scénario, afin qu’ils soient le plus naturels possible. Un challenge pour les comédiens avec lesquels il a travaillé – comme l’expriment avec sérieux ou humour Yves Montand, Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Jean-Louis Trintignant…

« A la fin d’Un homme et une femme, lorsque Anouk Aimé descend sur le quai, elle ne sait pas si Jean-Louis Trintignant va la rejoindre ou non », précise ainsi le cinéaste. Sorti en 1966, ce film, Palme d’or à Cannes, lui apporte une notoriété planétaire : il est le premier réalisateur français à recevoir deux Oscars pour le même film (meilleur film étranger et meilleur scénario original), la seconde statuette lui est remise… par Fred Astaire et Ginger Rogers !

Toutefois le cinéma de Lelouch ne fera jamais l’unanimité. Les critiques virulentes à son égard donnent d’ailleurs lieu à quelques séquences délicieuses. « A l’époque, si vous n’êtes pas un cinéaste de gauche, vous n’avez pas la critique », juge l’intéressé, qui reconnaît néanmoins de retentissants échecs, tels Le Propre de l’homme ou Edith et Marcel (1983).

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Tout au long du documentaire, vie réelle et vie filmée se mêlent, l’une nourrissant l’autre. Il déclare ainsi avoir réalisé Salaud, on t’aime (2014) pour dire pardon à ses sept enfants de cinq mères différentes ; il a aussi largement puisé dans son vécu d’enfant juif pour Les Misérables (1995), avec Michel Boujenah. On retrouve ce dernier sur le tournage de Finalement, interpellant le cinéaste d’un « Monsieur Lelouch » respectueux.

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La scène se tourne à la brasserie parisienne Les Deux Palais, face au Palais de justice, avec Kad Merad dans le rôle d’un avocat. Les cheveux ont blanchi, mais l’enthousiasme reste intact : « Génial, je n’avais jamais vu ça ! », dit-il. Avant de préciser, en off : « Il est probable que dans tout ce que je vous dis j’en rajoute un petit peu ».

Claude Lelouch, la vie en mieux Portrait documentaire d’Elise Baudouin (Fr., 2024, 70 min).

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