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TCM CINÉMA – VENDREDI 25 OCTOBRE À 20 H 50 – DOCUMENTAIRE

Le 19 septembre 1952, l’Amérique de l’après-guerre s’enthousiasme pour le premier épisode des Aventures de Superman (1952-1958), feuilleton télévisé avec George Reeves (1914-1959). Six jours plus tard, le 25 septembre, naît à New York Christopher D’Olier Reeve – sans « s » final. Cette proximité calendaire marque le début d’une aventure cinématographique et humaine unique, faite de succès planétaires, d’incompréhensions et d’un drame. Jusqu’à ce que Christopher Reeve découvre les pouvoirs bien réels de Superman.

Lire la nécrologie (en 2004) : Article réservé à nos abonnés Christopher Reeve, interprète de Superman devenu tétraplégique

Telle est la trame originale et passionnante du documentaire diffusé à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de l’acteur, le 10 octobre 2004. Original puisqu’il s’appuie sur l’entretien inédit réalisé en février 2004 par le coréalisateur Philippe Guedj. Tétraplégique et sous assistance respiratoire, depuis son accident de cheval, le 27 mai 1995, Christopher Reeve y apparaît néanmoins souriant et plein d’humour, pour évoquer les hauts et les bas de sa carrière. Passionnant, pour ce qu’il révèle des coulisses du cinéma américain – Ilya Salkind, producteur des trois premiers Superman, et le réalisateur James Ivory y contribuent.

L’évocation des débuts de l’acteur livre une photographie sociale des Etats-Unis des années 1950 à 1970, nourrie de délicieuses images d’archives et des souvenirs de trois auteurs de comics : Jim Bowers, Mark Millar et Mark Waid. L’immense succès populaire de la série télé des années 1950 laisse les Reeve indifférents. « Dans cette famille d’intellectuels new-yorkais, on passe complètement à côté du phénomène », souligne, à la narration, le comédien Pierre Arditi, qui a été la voix française de Christopher Reeve, pour les trois premiers Superman, pour Quelque part dans le temps (1980), de Jeannot Szwarc, et pour Piège mortel (1982), de Sidney Lumet – ces deux films sont diffusés à la suite du documentaire, vendredi 25 octobre, sur TCM Cinéma.

Doutes professionnels

De son côté, Christopher Reeve ne pense qu’au théâtre et intègre, à 21 ans, la section arts dramatiques de l’American Academy of Dramatic Arts, à New York (contre l’avis de son père). Interviewé après le succès du premier Superman, de Richard Donner, en 1978, il précise : « Mon frère a un doctorat de grec de Yale, ma sœur est médecin, mon autre frère est archéologue, ma mère est journaliste, mon père est poète et enseigne à Yale : je suis le vilain petit acteur. »

Ce mépris explique peut-être ses doutes professionnels. Dès Superman II (1980), il tente tout pour s’éloigner du personnage de justicier en justaucorps bleu. Avant de se résoudre à tourner Superman III (1983). Puis, au terme de péripéties relatées ici avec force anecdotes, de Superman IV (1987). « J’avais tellement honte », se souvient-il en 2004…

Lire le récit (en 2006) : Superman, l’âge d’or de l’Amérique

Au creux de la vague, le comédien reparaît, en novembre 1987, au Chili, pour défendre 77 acteurs menacés par Pinochet. « Que Superman vole à leur rescousse est une métaphore extraordinaire », rappelle, dans un enregistrement audio, Ariel Dorfman, auteur de la tribune à l’origine du rassemblement de soutien. « A son retour du Chili, il n’était plus le même (…) Christopher Reeve comprend qu’il peut agir sur le réel », décrypte Pierre Arditi. Illustrant alors ses engagements pour la culture et pour l’environnement, le documentaire tire un peu à la ligne, jusqu’à l’accident équestre. Qu’il va surmonter. Son apparition surprise aux Oscars, le 29 mars 1996, va dès lors susciter l’admiration, non plus pour l’acteur mais pour l’homme.

Christopher Reeve, le Superman éternel, documentaire de Philippe Guedj et Philippe Roure (Fr., 2024, 60 min). Diffusé sur TCM Cinéma et disponible à la demande.

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