Je gagne 2 600 euros net par mois pour un contrat de vingt-cinq heures hebdomadaires, lissées sur le mois : je travaille vingt heures une semaine et trente la suivante, avec une présence quotidienne de dix heures. Jamais je ne me plaindrai de mon salaire, j’exerce un des métiers des professionnels de santé les mieux lotis. Pourtant, je démissionne fin septembre. Après juste une année d’exercice, je suis fatiguée. Je ne vais pas faire ce travail toute ma vie, mais après huit années d’études, je ne sais faire que ça.
Je suis née il y a vingt-sept ans à Athis-Mons, dans l’Essonne. J’ai un grand frère de trois ans mon aîné, deux parents ingénieurs, qui divorcent quand j’ai 6 ans. Je grandis à Chaville, dans les Hauts-de-Seine.
J’aime les sciences, le fonctionnement du corps humain me fascine. Au collège, j’adore les premières expériences, comme la dissection d’une grenouille. A la maison, nous avons un microscope, et j’observe tout ce qui me passe sous les yeux : de la peau, des insectes… l’univers à l’échelle cellulaire est superbe !
En 2012, j’entre au lycée de Sèvres (Hauts-de-Seine), puis je choisis de faire une première scientifique. Quand arrive la question de mon orientation postbac (alors appelée « APB »), une petite voix me dit de tenter médecine. Je vais avoir mon bac avec mention bien, c’est possible. Mais une autre voix intérieure me dit que je n’y arriverai jamais. C’est elle que j’écoute et je pose comme vœux dans le système d’orientation postbac des DUT de génie biologique. Mes parents me font confiance. Une erreur.
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