C’était l’une des grandes promesses du président chilien, Gabriel Boric (gauche), au pouvoir depuis mars 2022, dont les grandes ambitions sociales ont largement été entravées faute de majorité législative. Le Parlement a approuvé une réforme du système des retraites, mercredi 29 janvier, avec 110 voix pour et 38 contre à la Chambre des députés, après le feu vert du Sénat deux jours plus tôt.
Le projet, porté par le président avec une présentation au Parlement il y a plus de deux ans, en novembre 2022, constitue la plus importante modification apportée au système à capitalisation individuelle privé, mis en place en 1981 sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). La junte instaurait alors au Chili un modèle néolibéral qui prévaut toujours plus de quatre décennies plus tard, et délaissait le schéma de retraites par répartition.
Changement majeur : les employeurs devront contribuer aux retraites – en plus de l’assurance-invalidité, comme c’est déjà le cas –, à hauteur de 8,5 % du salaire au total, un versement administré en partie par une nouvelle sécurité sociale. Actuellement, le système est à capitalisation individuelle : les travailleurs versent obligatoirement 10 % de leur salaire à des entreprises privées, des administratrices de fonds de pension (AFP), ensuite chargées de faire fructifier cette épargne sur les marchés financiers. Dans le cadre de la réforme, le versement de ces 10 % de la part des salariés est maintenu. La loi prévoit une mise en place progressive du nouveau schéma de cotisation sur neuf ans.
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