Les deux cas autochtones de chikungunya repérés dans le sud de l’Hexagone sont « les plus précoces jamais identifiés » en métropole pendant la saison d’activité du moustique tigre, a noté mercredi 18 juin Santé publique France (SPF), évoquant un possible lien avec l’épidémie qui sévit à la Réunion.
Pour ces cas signalés en Occitanie – à Prades-le-Lez (Hérault) – et en Provence-Alpes-Côte d’Azur – à La Crau (Var) –, le début des signes remonte respectivement au 27 mai et au 2 juin, selon le bilan hebdomadaire de la surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du Zika dans l’Hexagone.
« Bien qu’en baisse, la pression d’importation dans l’Hexagone des cas de chikungunya ayant voyagé à la Réunion a pu contribuer à l’apparition précoce de transmission autochtone, d’autant que la souche du virus chikungunya circulant à la Réunion est bien adaptée au moustique Aedes albopictus », a précisé Santé publique France.
Bien que les investigations continuent, l’agence sanitaire a déclaré qu’au moins un cas en provenance de la Réunion avait été identifié comme possiblement à l’origine de l’une des deux transmissions locales. A ce stade, « aucun épisode de transmission autochtone n’a été mis en évidence en Europe, en dehors de la France », a aussi souligné SPF.
On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée au cours des quinze jours précédant l’apparition des symptômes.
La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe
Apparu en 2004 en métropole, le moustique tigre était implanté dans 81 départements au début de 2025. La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique, mais aussi de l’urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée à la mi-mai dans The Lancet Planetary Health.
Du 1er mai – début de la surveillance renforcée – au 17 juin, la France a aussi enregistré 583 cas importés de chikungunya, 395 cas de dengue, et deux cas de Zika en métropole.
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Cette année, l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé la Réunion, où elle continue néanmoins de décliner.
« La Réunion est à ce jour en situation d’épidémie de faible intensité », a résumé Santé publique France mercredi, dans un bilan spécifique. « Cependant, la circulation du chikungunya sur l’île reste encore présente et marquée par des disparités selon les secteurs géographiques », Saint-Paul et Saint-Denis restant les communes qui comptent le plus de cas, a ajouté l’agence.
Le nombre de morts liées à l’épidémie à la Réunion est désormais estimé à 27, avec quatre nouvelles morts attribuées au chikungunya – deux directement et deux indirectement. Elles ne remontent toutefois pas aux derniers jours, mais aux alentours de la mi-avril, quand l’intensité était maximale.
Mayotte, autre département ultramarin de l’océan Indien, est aussi touché par une épidémie, déclarée plus tardivement et d’ampleur incertaine.