« Rocher fidèle » : d’emblée, le sens espagnol de son patronyme sud-américain, Peñafiel, l’impose en sage insubmersible. « C’est un personnage », dit de lui Christophe Lemaire. « Un vieil arbre », rebondit Sarah-Linh Tran. Un collaborateur à part, à qui le duo de designers, qui se partagent la direction artistique de Lemaire, maison indépendante de prêt-à-porter à l’épure fonctionnelle, offre une visibilité inattendue.
A 75 ans, Carlos Peñafiel, artisan méconnu, spécialisé dans le cuir, fait ainsi l’objet d’une exposition, du 3 au 28 mars, dans la boutique de la marque, rue Elzévir, à Paris. L’accrochage, qui voyagera ensuite à Tokyo ou Séoul, mêle photos, objets de maroquinerie, meubles, moules et sculptures. Il est prolongé par une monographie lumineuse et complète, éditée par Sarah-Linh Tran, qui inaugure ainsi sa propre maison d’édition.
Pour cela, le septuagénaire lui a confié ses archives. « De nombreuses diapositives, deux vieux sacs en plastique remplis de maquettes, un book figé dans les années 1980 », décrit celle qui a, depuis quatre ans, tout scanné, trié, daté, analysé. « C’est comme si elle avait remis au clair ma vie entière », s’émerveille Carlos Peñafiel. Ils se sont rencontrés en 2013, par l’intermédiaire de la directrice de casting Barbara Blanchard.
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