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Histoires Web mercredi, mai 28
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C’était le 31 mars, devant la commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises. L’audition du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, s’attarde sur la stratégie du géant de la grande distribution d’externaliser la gestion de ses magasins déficitaires, une quarantaine par an, par le recours à la location-gérance. « Les salariés le vivent mal, insiste le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis et rapporteur de la commission Fabien Gay. Les méthodes des [repreneurs] pour revenir à l’équilibre détériorent les conditions de travail. » « Il y a une inquiétude des salariés, reconnaît Alexandre Bompard. Mais un entrepreneur sauve un magasin non pas en rognant sur le social, mais grâce à l’énergie commerciale qu’il déploie. Je vous invite à venir dans les magasins concernés… »

Concerné, l’hypermarché Carrefour de Flers-en-Escrebieux (Nord) l’est justement. Mardi 20 mai, le point de vue des salariés sur leur passage en location-gérance quinze mois plus tôt s’affiche sans détour sur tracts et pancartes : « Non à la boucherie sociale. » A l’appel des syndicats FO et CFDT, une soixantaine sont rassemblés devant le magasin. « Ça fait vingt-neuf ans que je travaille chez Carrefour. Aujourd’hui, financièrement, je n’y arrive plus, lâche Patrice, 57 ans, divorcé et père de trois enfants (les salariés n’ont pas souhaité donner leurs noms). Avant, on avait de l’intéressement, de la participation, avec ça j’arrivais à payer mes crédits et à faire face aux imprévus. Maintenant, à peine je touche ma paie que je suis déjà à découvert. Là, j’ai dû faire réparer ma voiture… Je peux même plus payer une glace à mes enfants. »

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